«Il y a urgence !» : face au dérapage du déficit, Pierre Moscovici plaide pour un budget de «rupture»

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Le futur gouvernement Barnier devrait prendre le temps d’élaborer un projet de loi de finances crédible, sans reprendre le squelette du budget de l’année passée, estime le premier président de la Cour des comptes dans un entretien au Parisien.

«Ce sera sans doute le budget le plus délicat de la Ve République.» Nouveau gouvernement, Assemblée divisée, déficit plus important que prévu… Les débats autour du projet de loi de finances, qui doivent s’ouvrir début octobre, promettent d’être animés, anticipe le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici dans un entretien au Parisien , ce dimanche 8 septembre. Avec un déficit qui pourrait atteindre les 5,6% du PIB cette année au lieu des 5,1% prévus, puis 6,2% en 2025, et une procédure ouverte par l’UE contre la France, il va falloir «une rupture». Et «il y a urgence», presse l’ancien ministre socialiste : «Un pays trop endetté est un pays impuissant !»

Pour Pierre Moscovici, la loi de programmation des finances publiques, qui prévoit de repasser sous l’objectif européen de 3% de déficit en 2027, «est caduque». «Je dirais même que sa trajectoire est devenue peu vraisemblable et pas forcément souhaitable», abonde le premier président de la Cour des comptes, qui estime qu’«il faudrait faire une centaine de milliards d’euros d’économies en trois ans» pour y parvenir. «C’est brutal, c’est difficilement faisable politiquement, peu acceptable socialement et économiquement guère cohérent.»

«N’attendons pas de remède miracle»

Bercy a demandé à la Commission européenne un délai supplémentaire pour lui transmettre son plan de réduction du déficit public. Pierre Moscovici presse le futur gouvernement Barnier, pas encore composé, de changer de trajectoire et de proposer «des mesures et des réformes crédibles», quitte à repousser au-delà de 2027 l’objectif d’un retour aux 3%, en 2029 par exemple. «Bruxelles préfère toujours un discours de vérité, estime le magistrat. Le pire est de dire qu’on va y parvenir sans s’en donner les moyens.»

Mais par où commencer ? «N’attendons pas de remède miracle par la croissance», prévient Pierre Moscovici, qui estime qu’il va falloir faire des économies. Mais pas n’importe comment. «On peut faire des économies intelligentes, qui ne dégradent pas les services publics.» Quant à un débat sur une hausse de la fiscalité, s’il «ne doit et ne peut pas être tabou», «attendre des dizaines de milliards de recettes d’un alourdissement écrasant de la fiscalité ne serait pas bon pour l’économie française». Et le premier président de la Cour des comptes de marteler son mantra en la matière : «Si tu y vas, vas-y mollo et vise juste.»

Si le temps presse, le futur gouvernement devrait tout de même prendre le temps d’élaborer correctement son budget, suggère Pierre Moscovici. «À titre personnel, je plaide pour qu’un vrai projet de loi de finances (PLF), complet et détaillé, soit déposé. Et non pas qu’on parte d’un squelette, d’une architecture à dépense constante, qui ensuite serait amendé. Cela ne réduirait pas suffisamment les déficits, et la qualité de la dépense publique ne serait pas améliorée.» Le PLF pourrait, selon lui, être déposé «une ou deux semaines» après le 1er octobre, date à laquelle reprend la session parlementaire.



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