« Il y a de l’envie et des besoins » : à La Rochelle, des étudiants apprennent la cuisine antigaspi

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Avec application, Nina, 21 ans, referme le dernier chapeau de sa ribambelle de tomates farcies. Josette, 74 ans, veille au grain. « On a fait avec ce qu’on avait. Dans la farce, il y a du riz, des haricots verts, de l’œuf, de l’origan », précise la pétillante retraitée. Le plat est prêt à être enfourné. Originaire de La Réunion, Nina étudie le commerce à La Rochelle (Charente-Maritime) et participe au premier atelier de cuisine antigaspi organisé pour les étudiants par l’association Les Héritiers de la Récup. Ce 18 septembre, les huit places disponibles ont été prises d’assaut.

Au centre Jean-Baptiste-Souzy, jeunes et bénévoles ont confectionné un repas végétarien pour 30 personnes, durant trois heures. « Toute la nourriture, c’est de la récupération », explique Maëlle Errard, coordinatrice de cette association basée sur la collaboration intergénérationnelle. « Les fruits et légumes sont des invendus de maraîchers locaux, le pain provient de la Banque alimentaire… Nous voulons montrer aux étudiants que les denrées censées être jetées peuvent se transformer en bons plats, simples et peu coûteux. L’objectif est de leur faire prendre de bonnes habitudes. Les ateliers cuisine, ça marche bien, il y a de l’envie et des besoins. »

« Ça me donne des idées »

Au menu du soir, tomates farcies donc, bruschettas, gaspacho, pâtes à la sauce tomate, tarte picarde, gâteaux aux pommes. « Ce repas pour 30 personnes est ensuite partagé avec d’autres étudiants, qui, eux n’auront qu’à mettre les pieds sous la table et manger gratuitement. Mais, l’air de rien, ils seront sensibilisés à l’antigaspi. Et si nous avons trop de légumes, ils repartiront avec, c’est toujours des frais en moins pour eux », précise la coordinatrice. « J’adore cuisiner et je trouve que c’est un super concept. C’est tellement dommage de jeter. Certains jeunes pensent que des tomates un peu abîmées doivent finir à la poubelle, nous leur prouvons le contraire », témoigne Josette.

Ce n’est pas le cas de Nina. « Ma grand-mère, elle est comme Josette, elle ne jette rien ! Elle m’a habituée. Chez moi, je cuisine réunionnais, cet atelier me donne des idées », affirme la jeune femme. Maria, 22 ans, est en école d’ingénieurs le temps d’un échange. Cette Mexicaine est habituée à mijoter des plats de son pays. « Mais en France, faire les courses, ça coûte cher ! Alors c’est génial de pouvoir avoir ces aides et apprendre à cuisiner des spécialités françaises », salue l’étudiante, qui concocte sa toute première tarte sous l’œil de Marie-Ange, bénévole. Quatre autres ateliers sont organisés par les Héritiers de la Récup d’ici la fin de l’année. L’association cherche à développer des antennes sur d’autres territoires et appellent les porteurs de projets qui souhaitent reproduire leur concept à les contacter.

Pratique : les prochains ateliers de cuisine antigaspi se déroulent les mercredis 2 et 16 octobre, 27 novembre puis 11 décembre, entre 18 heures et 22 heures. Inscription en ligne sur helloasso.com/associations/les-heritiers-de-la-recup



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