Haut Conseil à l’Égalité : la présidente Sylvie Pierre-Brossolette accusée de propos sexistes et racistes

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Ce serait d’une ironie consternante. La présidente du Haut Conseil à l’Égalité (HCE) Sylvie Pierre-Brossolette est accusée d’avoir tenu des propos sexistes et racistes en contradiction avec les valeurs défendues par l’instance consultative, selon un courrier interne révélé par Mediapart et consulté par l’AFP lundi. Contactée par l’AFP, la présidente de cette instance rattachée à Matignon « conteste formellement » les accusations portées contre elle, dénonce une « volonté de déstabiliser » l’instance et sa ligne « abolitionniste et universaliste », et fait savoir qu’elle réfléchit à porter plainte.

Dans une lettre de six pages datée du 2 janvier 2024, évoqué dans un article de Mediapart du 4 mai, les salariés du secrétariat général du HCE disent avoir été « témoins, de manière fréquente, de propos à la limite de la légalité tenus par la présidente et les coprésident.es ».

 

« La présidente ne prend aucune précaution pour ne pas heurter ses interlocuteur·rices dans l’équipe mais aussi en public », peut-on lire. « De plus, prononcés en présence de personnalités extérieures, ils entachent la crédibilité et l’image de notre organisation et des personnes qui la représentent. » L’équipe dirigeante est notamment accusée d’avoir tenu des « propos violents sur le ton de l’humour contribuant à banaliser et diffuser la culture du viol et à culpabiliser les victimes », des « propos stigmatisants pour les personnes LGBTQIA + réitérés en dépit de mises en garde sur le sujet », ou encore des « propos racistes et islamophobes ». Une des salariées, interrogée par le site d’investigation, dit ressentir « une sorte de dissonance cognitive, entre ce pour quoi on s’engage et ce qu’on est obligé de subir ».

« Volonté de déstabiliser le HCE »

Plus globalement, le courrier interne alerte sur « un certain nombre de dysfonctionnements internes qui ont progressivement conduit à l’instauration d’un environnement de travail délétère et à l’émergence d’un mal-être collectif. » Il fait état de huit arrêts maladie en 18 mois et de plusieurs départs anticipés « directement liés à la situation décrite », et la médecine du travail avait été alertée dès décembre 2022.

« Nous avons été attentifs et à l’écoute des salariés.es » et « nous avons à cœur de trouver des solutions qui puissent les satisfaire et permettre de travailler au service des droits des femmes », réagit Sylvie Pierre-Brossolette, dans une déclaration à l’AFP. Ces accusations s’inscrivent « dans une volonté de déstabiliser le HCE, notre ligne universaliste et abolitionniste, et les axes de travail qui sont les nôtres, la lutte contre l’exploitation des femmes, les violences et les inégalités dont elles sont victimes, les effets délétères du patriarcat », ajoute-t-elle.

 

Créé en 2013 sous le quinquennat de François Hollande, le HCE est notamment chargé de rédiger chaque année un rapport sur l’état du sexisme en France et d’évaluer les politiques publiques en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Ancienne journaliste politique, Sylvie Pierre-Brossolette a été nommée à sa présidence en janvier 2022.

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