Guerre Israël-Hamas : Tsahal ordonne l’évacuation du centre de Rafah pour étendre son opération militaire

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LE POINT SUR LA SITUATION – L’armée israélienne avait déjà évacué l’est de la ville qui accueille 1,4 million de Palestiniens, la plupart déplacés par les combats.

La France demande à Israël de cesser «sans délai» son opération militaire à Rafah, les États-Unis jugent vraisemblable qu’Israël ait violé le droit humanitaire, le Conseil de sécurité de l’ONU a réclamé vendredi une enquête «indépendante» et «immédiate» après la découverte autour d’hôpitaux de Gaza de fosses communesLe Figaro fait le point sur les combats dans la bande de Gaza. Ce conflit a été causé par le raid meurtrier du Hamas le 7 octobre dernier. Une centaine d’otages sont toujours captifs.

Tsahal ordonne l’évacuation du centre de Rafah pour lancer son opération militaire

L’armée israélienne a demandé aux habitants du centre de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, d’évacuer vers la zone humanitaire sécurisée de Al-Mawasi, peut-on lire sur les réseaux sociaux de son porte-parole en arabe. Plus de 150.000 personnes ont déjà fui la ville, depuis le début de l’opération militaire le 7 mai dernier.

«Vous êtes dans une zone de combat dangereuse. Le Hamas tente de reconstruire ses capacités dans la région et c’est pourquoi Tsahal travaillera avec une grande force contre les organisations terroristes dans la région dans laquelle vous êtes présents. Par conséquent, tous ceux qui se trouvent dans ces zones s’exposent, ainsi que leurs familles, au danger», est-il écrit.

La France appelle Israël à cesser «sans délai» son opération à Rafah

«Nous appelons les autorités israéliennes à cesser cette opération militaire sans délai et à reprendre la voie des négociations, seule voie possible pour conduire à la libération immédiate des otages et obtenir un cessez-le-feu durable», a indiqué le Quai d’Orsay à propos de la situation à Rafah. «Une telle opération menace de provoquer une situation catastrophique pour les populations civiles de Gaza, déjà déplacées à de multiples reprises», poursuit le communiqué de la diplomatie française.

Afin de «vaincre» le Hamas, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou juge nécessaire une opération à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où se retranchent les derniers bataillons du mouvement terroriste, mais où s’entassent également 1,4 million de Palestiniens, la majorité déplacés. L’armée a indiqué vendredi poursuivre son «opération antiterroriste de précision» dans certains secteurs de l’est de Rafah, et avoir «éliminé des cellules terroristes».

Washington juge vraisemblable qu’Israël ait violé le droit à Gaza

Les États-Unis jugent vraisemblable qu’Israël ait violé le droit humanitaire international à Gaza sans pouvoir toutefois le conclure de manière définitive, et continueront à livrer des armes à ce pays, selon un rapport du département d’État. Le rapport, très attendu et rendu public vendredi, indique qu’il est «raisonnable d’estimer» qu’Israël a utilisé des armes d’une manière incompatible avec le droit humanitaire international et donc la loi américaine, mais que les États-Unis n’ont pas pu parvenir à ce stade à des «conclusions» définitives, faute d’informations suffisantes.

Ce rapport avait été mandaté par le président Joe Biden sous pression d’élus démocrates dénonçant l’emploi d’armes fournies par l’administration Biden, au risque de voir les États-Unis devenir «complices». Il intervient peu après que le président américain a publiquement menacé de suspendre la livraison de certaines catégories d’armes à Israël, notamment des obus d’artillerie, si Israël lançait une offensive majeure dans la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à laquelle il s’oppose.

L’armée israélienne à l’est de Rafah.
– / AFP

«La nature du conflit à Gaza fait qu’il est difficile d’évaluer ou de tirer des conclusions sur des incidents individuels», constate le rapport qui a été transmis au Congrès. «Néanmoins, étant donné la dépendance significative d’Israël à l’égard des articles de défense fabriqués aux États-Unis, il est raisonnable d’estimer que les articles de défense (…) ont été utilisés par les forces de sécurité israéliennes depuis le 7 octobre dans des cas incompatibles avec ses obligations en matière de droit international humanitaire», poursuit le rapport.

Le Conseil de sécurité de l’ONU réclame une enquête indépendante «immédiate»

Le Conseil de sécurité de l’ONU a réclamé vendredi une enquête «indépendante» et «immédiate» après la découverte autour d’hôpitaux de Gaza de fosses communes où étaient enterrées «des centaines» de personnes. Dans une déclaration, les membres du Conseil expriment «leur profonde inquiétude concernant les informations sur la découverte de fosses communes, dans et autour des hôpitaux Nasser et al-Chifa à Gaza, où des centaines de corps, notamment de femmes, d’enfants et de personnes âgées, étaient enterrés».

Des corps à proximité de l’hôpital Nasser.
– / AFP

Ils soulignent la nécessité de «rendre des comptes» et appellent à ce que des enquêteurs aient un «accès sans entrave à tous les lieux des fosses communes à Gaza, pour mener une enquête immédiate, indépendante, rigoureuse, complète, transparente et impartiale afin de déterminer les circonstances derrière les fosses». Le Conseil ne précise pas qui pourrait conduire cette enquête. Il souligne d’autre part l’importance pour les familles de «connaître le sort et la localisation de leurs proches disparus, en accord avec le droit international humanitaire».

200.000 litres de carburant ont été transférés à des organisations internationales vendredi

Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par Israël pendant trois jours après des tirs de roquettes du Hamas, l’acheminement de l’aide reste «extrêmement difficile», a affirmé à l’AFP Andrea De Domenico, le chef du bureau de l’Ocha dans les territoires palestiniens.

Le point de passage de Kerem Shalom.
– / AFP

Vendredi soir, le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense supervisant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens, a néanmoins annoncé «le transfert de 200.000 litres de carburant à des organisations internationales» via Kerem Shalom.

Washington observe avec «préoccupation» l’opération israélienne à Rafah mais ne la juge pas «majeure»

Les États-Unis «observent avec préoccupation» l’opération militaire israélienne en cours à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, mais ne jugent pas qu’elle franchit pour l’heure les lignes rouges tracées par Joe Biden, a dit vendredi un porte-parole de la Maison-Blanche. «Je n’irais pas jusqu’à dire que ce que nous avons vu dans les dernières vingt-quatre heures signale une invasion à grande échelle ou une opération terrestre majeure», a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

Un soldat reçoit des ordres à Rafah.
– / AFP

Le président Joe Biden a menacé d’arrêter de fournir certaines armes à Israël en cas d’offensive de grande ampleur contre cette localité proche de la frontière égyptienne, où sont réfugiés plus d’un million de Palestiniens. John Kirby, a par ailleurs affirmé que les États-Unis jugeaient toujours «possible» un accord sur une trêve à Gaza, alors que le Hamas et Israël ont quitté des pourparlers qui se déroulaient au Caire sans réussir à se mettre d’accord.

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