Guerre Israël-Hamas, jour 269 : des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l’hôpital Al-Shifa, ont été libérés après 7 mois de détention par l’armée israélienne

Lundi 1^er juillet, Israël a frappé le sud de la bande de Gaza après le tir de vingt roquettes contre son territoire par des membres d’organisations armées palestiniennes. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a évoqué dimanche un « combat difficile » dans le territoire palestinien assiégé, où son armée a lancé son offensive en riposte à une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Ces derniers mois, l’armée a affirmé avoir démantelé la structure de commandement du Hamas et de son principal allié, le Jihad islamique, principalement dans le nord de Gaza et à Khan Younès, la plus grande ville du sud, et retiré ses soldats de ces secteurs. Mais elle a repris ses opérations dans certaines de ces régions pour combattre ces deux groupes.

Libéré, le directeur d’Al-Shifa accuse Israël de « tortures »

Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l’hôpital gazaoui Al-Shifa, Mohammed Abou Salmiya, ont été libérés par l’Etat hébreu et transférés vers des centres médicaux de la bande de Gaza, lundi 1^er juillet. Le directeur du plus grand hôpital du territoire palestinien a accusé Israël de « tortures », à sa libération, après plus de sept mois de détention.

Le service de renseignement intérieur israélien, le Shin Beth, a communiqué avoir été, avec l’armée, chargée de « libérer des dizaines de prisonniers afin de libérer des places dans les centres de détention ». Le Shin Beth étant « opposé à la libération des terroristes de l’unité Nukhba du Hamas (…) il a été décidé de libérer plusieurs détenus de Gaza qui représentent un danger moins élevé ».

Le docteur Abou Salmiya, qui a dit qu’environ cinquante détenus avaient été libérés, a affirmé avoir été soumis « à de sévères tortures » lors de sa détention en Israël et avoir subi une fracture au pouce, accusant aussi l’Etat hébreu de privations de « nourriture et de médicaments » ainsi que « d’humiliations physiques et psychologiques ». Sollicitée par l’Agence France-Presse (AFP), l’armée israélienne a répondu « vérifier ces informations ». De son côté, le Hamas a dénoncé des « signes visibles de torture et les témoignages terribles sur le[s] tragiques conditions de détention [qui] réaffirment le comportement criminel du gouvernement fasciste d’occupation [c’est ainsi qu’est qualifié le gouvernement israélien] ».

Une nouvelle évacuation de quartiers de Khan Younès et Rafah ordonnée par l’armée israélienne

L’armée israélienne a ordonné lundi une nouvelle évacuation de secteurs des gouvernorats de Khan Younès et de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où des centaines de milliers de Palestiniens ont déjà dû fuir les combats il y a plusieurs semaines. L’évacuation a été ordonnée dans les localités d’Al-Qarara, de Bani Suheila et d’autres villes dans l’est de ces deux gouvernorats, a fait savoir en arabe un porte-parole de l’armée, Avichay Adraee, dans un communiqué.

Celui-ci survient après le tir lundi matin de vingt projectiles vers le sol israélien de la région de Khan Younès. Les brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique, avaient annoncé dans un court communiqué avoir « frappé » de façon « concentrée » les localités israéliennes autour de Gaza.

Le 7 mai, l’armée de l’Etat hébreu avait dit lancer une opération à Rafah, à l’extrême sud du territoire palestinien, pour y éliminer, d’après elle, les derniers bataillons du Hamas. Dimanche, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a parlé d’un « combat difficile ».

Un enfant et une femme tués en Cisjordanie

Sans les identifier dans l’immédiat, le ministère de la santé palestinien, établi à Ramallah, a fait état de la mort d’« un enfant et une femme », tandis que « quatre autres citoyens ont été blessés par les balles de l’occupation [c’est ainsi qu’est qualifié Israël] à Tulkarem ». L’armée israélienne, sollicitée par l’AFP, n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat.

Un correspondant de l’agence de presse a vu des véhicules blindés de l’armée israélienne entrer le camp de réfugiés de Nour Shams, à côté de la ville de Tulkarem, où les opérations israéliennes et les violences se multiplient.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait savoir qu’il traitait trois blessés après « l’assaut des forces d’occupation sur le camp de Nour Shams » : un jeune homme pour « des coups violents » et deux femmes de 48 et 68 ans pour des blessures causées par des éclats d’obus.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, 556 Palestiniens ont été tués par l’armée ou des colons israéliens depuis le 7 octobre 2023 en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, selon les autorités palestiniennes. Au moins quinze Israéliens ont été tués dans des attaques, dont des soldats, dans ce même territoire et au cours de la même période, selon un décompte de l’AFP à partir des chiffres officiels israéliens.

Depuis le début de la guerre, 37 900 Gazaouis ont été tués, selon le ministère de la santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent, le 7 octobre 2023, du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, l’armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a coûté la vie à 37 900 Palestiniens, en majorité des civils, selon des données du ministère de la santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.