« Frida Kahlo », sur France 4 : portrait intime de la femme et de la peintre

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FRANCE 4 – SAMEDI 13 JUILLET À 21 H 00 – SÉRIE DOCUMENTAIRE

La peintre Frida Kahlo (1907-1954), ce sont des couleurs, des corps, des symboles. En cinquante-cinq autoportraits de l’artiste, ce documentaire en trois épisodes réalisé par Louise Lockwood dresse un portrait complexe, chatoyant et sombre de celle dont, quand bien même on ignorerait le nom, on connaît le visage. Les gens qu’elle a rencontrés, les lettres qu’elle a écrites, son carnet intime de confessions, de croquis, d’idées, de rêves, entamé vers la fin d’une vie ardente. Et les témoignages de sa nièce Cristina Kahlo, de ses biographes, de Juan Rafael Rivera, petit-fils de Diego, son mari.

A l’écran, l’une des artistes les plus photographiés de son temps nous toise de son regard. Son dossier médical, les épreuves de sa chair et de son esprit, sont retranscrits par une vieille machine à écrire, éphéméride d’une femme incomparable. Aujourd’hui plus que jamais, elle réunit la diversité des êtres autour de son œuvre et de sa vie. Elle est métissée, ambitieuse et contradictoire, ses forces et ses failles font écho à des intimités plurielles.

Née en 1907 à Coyoacan, au sud de Mexico, elle intègre à 15 ans une pépinière d’artistes, la Preparatoria. Trente-cinq filles pour 2 000 garçons, avec qui elle préfère déjà à l’époque « jurer comme un charretier, boire trop, fumer trop ! » Elle y rencontre celui dont elle dira jusqu’à la fin : « J’aime Diego plus que ma propre vie. » Diego Rivera, créature ogresque et infidèle, sera le défi personnel de sa vie. Sortir de l’ombre de cet artiste muraliste adulé dans le monde entier, une quête incessante, symbolisée dans son autoportrait, Le temps passe vite en 1929, année de leur mariage, celui « de l’éléphant et de la colombe », dira un proche.

Bassin et vertèbres brisés

A 17 ans, une barre de métal lui transperce l’abdomen. « Le tramway qui avait percuté le bus continuait d’avancer, traînant la carcasse dans un cri sourd… », lit-on dans un journal mexicain. L’indomptable, alitée, corsetée dans un appareil de métal, bassin et vertèbres brisés, se débattra sa vie durant avec son handicap, sa mélancolie et sa stérilité.

Lire la critique (1985) : Article réservé à nos abonnés Frida Kahlo ou la souffrance dans un miroir

« Qui sait l’enfer qu’abrite mon corps ! », écrit-elle lors de son ultime fausse couche, en juillet 1932, à l’hôpital Henry Ford, à Detroit (Michigan) : « Le fœtus était informe. Il est sorti désintégré… J’avais tant espoir d’avoir un petit Dieguito. » Dans sa toile Hôpital Henry Ford, initialement titré Désir perdu, elle montre ce qui jamais ne l’était : le corps en travail, une Frida minuscule, suppliciée dans un lit ensanglanté ; autour d’elle flottent les symboles de la perte indicible.

Lucienne Bloch, plasticienne et amie proche, écrit dans son carnet intime, le 16 septembre 1932 : « Je suis à Coyoacan avec Frida. Sa mère est malade, son père, adorable, négligé, est agité. Il y a des poupées de tracas sur tous les murs. » Trois jours après, la mère de l’artiste meurt. Frida a perdu tout espoir d’être un jour mère et perd la sienne. « Une mère, ce sont vos racines. Quelles que soient les relations que vous ayez avec elle. Peu importe le moment de sa mort, c’est toujours prématuré, on n’y est jamais préparé », conclut Marta Zamora, biographe de l’artiste.

Au fond, la femme, la peintre, a conquis le monde en n’étant rien d’autre qu’elle-même. Humaine.

Frida Kahlo, de Louise Lockwood (GB, 2024, 3 x 52min). Disponible jusqu’au 10 mars 2026 sur France.tv

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