France – Pologne : un match à double enjeu, la première place et la cohésion du groupe pour les Bleus

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D’habitude, les troisièmes matchs des Bleus dans les grandes compétitions sont l’occasion de voir de nouveaux visages, à défaut de vivre des moments inoubliables. Beaucoup de nouvelles têtes, comme ce fut le cas au Qatar, pour un résultat négatif (défaite 0-1 contre la Tunisie) sans conséquence, puisque les Bleus étaient assurés de la première place de leur groupe. Ou un peu moins, quand la qualification est acquise mais qu’il faut préserver la première place, comme en 2018 face au Danemark, en 2016 contre la Suisse ou en 2014 face à l’Equateur. Avec, dans ces trois cas, un score décevant de 0-0, mais un objectif atteint au classement.

Derrière ces résultats ternes se cache un autre enjeu : aligner, au moins un match, ceux qui ne jouent pas ou peu, pour les préparer à suppléer une blessure ou une suspension dans la seconde partie de la compétition, et œuvrer à la paix sociale au sein du groupe, en réduisant les risques de frustration ou de bouderie.

« [Faire tourner] est la situation idéale, estime le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps. Je l’avais fait à Doha, peut-être un peu à l’excès parce qu’on était sûrs d’être qualifiés et premiers. (…) Mais évidemment, dans la gestion du groupe, c’est quelque chose d’important. Tout dépend des situations mais mon objectif et celui du staff est que tout le monde se sente prêt. »

En dépit de ces principes, le France-Pologne, mardi 25 juin (18 heures), à Dortmund (Allemagne), ne permettra probablement pas à l’encadrement français d’innover largement dans la composition de l’équipe. Certes, les Bleus sont déjà qualifiés, à la faveur du succès de l’Espagne sur l’Albanie (1-0) lundi soir, qui leur garantit a minima une place parmi les quatre meilleurs troisièmes de groupes. Mais l’équipe de France vise la première place de sa poule, qui la propulserait vers un huitième de finale le mardi 2 juillet à Leipzig, avec un temps de récupération maximal (sept jours) dans une partie de tableau où ne figurent ni l’Allemagne, ni l’Espagne, ni le Portugal, même si Deschamps réfute tout « calcul ».

Pour atterrir dans ce scénario idéal, il faut battre la Pologne et faire mieux que les Pays-Bas, opposés au même moment à l’Autriche, à Berlin. Et donc aligner la meilleure équipe possible, même si quelques changements dosés sont probables, comme Deschamps l’avait fait à l’Euro 2021 face au Portugal (2-2), dans une situation similaire. Certains cadres (Antoine Griezmann, Théo Hernandez, Adrien Rabiot…) ont beaucoup donné lors des deux premiers matchs et les faire souffler pourrait s’entendre.

Mais le sélectionneur va devoir trouver le bon compromis entre la gestion athlétique de ses hommes de base, et le besoin qu’a son équipe de consolider ses repères dans le jeu, alors que les Bleus n’ont marqué ni face à l’Autriche (1-0 grâce à un but contre son camp d’un défenseur autrichien), ni contre les Pays-Bas (0-0). « Le principal est d’obtenir la première place, de se rassurer en gagnant et en marquant, résume N’Golo Kanté. Ce sont des matchs qui comptent parce que la phase d’après, c’est terminé si tu perds. Se rassurer, prendre des automatismes, ça ne peut qu’être utile pour la suite de la compétition. »

Depuis le début de cet Euro, les Bleus impressionnent par la force de leur bloc et leur densité physique, mais ils manquent de justesse dans les derniers gestes, qu’il s’agisse des passes ou des tirs. Ils ont tiré 29 fois au but, mais n’ont cadré que six fois. Comme si toute l’énergie dépensée dans l’effort tactique, le replacement, la récupération du ballon, se payait au moment décisif « Etre plus clinique devant le but, c’est sûr que c’est un axe de progression », admet le milieu de terrain Aurélien Tchouaméni.

Remanier largement l’équipe risquerait donc de ne pas aider à renforcer ces automatismes, et leurs conséquences : passes dans le bon tempo, ballons dans la zone juste, sur le bon pied…

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Un changement, toutefois, paraît probable par rapport au match des Pays-Bas : le retour de Kylian Mbappé. A l’entraînement, l’attaquant a rejoué face aux jeunes du SC Paderborn, muni d’un masque homologué par l’UEFA, après son choc reçu au nez contre l’Autriche. Il peut a priori être aligné et a besoin de jouer, pour retrouver du rythme et s’accoutumer à ce masque, qui « limite un peu son angle de vue », selon Deschamps.

Pour le reste, huit joueurs n’ont pas encore foulé les pelouses allemandes, mais ils ne pourront pas tous le faire ce mardi. « Si je pouvais répartir pour tout le monde… Mais mathématiquement, c’est impossible, constate Deschamps. Quand ils sont 23, il y en a quatre qui ne jouent pas en moyenne. À 25, ça ne sera pas moins. (…) C’est un problème de riche, mais il y en a onze [sur le terrain], et je fais en sorte d’impliquer le maximum. » Câlinés à coup d’« échanges », les autres pourront toujours escompter un coup de pouce du destin dans la seconde partie de la compétition. A condition que le parcours des Bleus dure suffisamment pour cela.

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