Des sifflets nourris, les pouces tournés vers le bas… Il y avait longtemps que les supporteurs des Diables rouges ne s’étaient plus manifestés de cette façon. Jusqu’à ce 26 juin, à Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne, après la piètre performance de la sélection belge face à l’Ukraine (0-0). Ce jour-là, l’ombrageux capitaine Kevin De Bruyne est venu un peu plus énerver les fans en invitant son équipe à faire demi-tour alors qu’elle s’apprêtait à les saluer en tribunes, à cause des huées.
Les joueurs imaginaient-ils qu’une qualification pour les huitièmes de finale de l’Euro 2024 de football, avec à la clé un nouveau duel contre la France (le 75e depuis 1900, un record) suffirait au bonheur de leurs fidèles ? Annoncés comme grandissimes favoris d’un groupe E plus qu’à leur portée, les Diables rouges ont terminé la première phase de la compétition avec autant de points que leurs trois rivaux (4), cédant même la tête à la Roumanie. Décevant est un euphémisme. « Toutes les qualités qui faisaient votre force ont disparu », ont dénoncé les supporteurs dans une lettre ouverte, le 28 juin. Et d’énumérer : « Beau jeu, domination, mouvement, grinta. »
Le rappel de la demi-finale perdue contre les Bleus (1-0) lors du Mondial 2018 en Russie, ou celle de la Ligue des nations 2021 (3-2), en Italie, aurait, en principe, pu permettre de mobiliser un public avide de revanche. Mais encore eût-il fallu que les prestations de la sélection belge, encore troisième au classement mondial de la FIFA – derrière l’Argentine et la France –, aient un peu convaincu les fans… Depuis le début de cet Euro, l’équipe s’est montrée impuissante et brouillonne – comme face à la Slovaquie (défaite 0-1) –, et seul un arrêt réflexe de Koen Casteels les a sauvés d’une élimination prématurée, contre l’Ukraine.
L’équipe « miracle » des Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku et Jérémy Doku manquera-t-elle décidément tous ses grands rendez-vous ? Ou va-t-elle battre les Bleus et repartir d’une page blanche, comme en est convaincu Thomas Meunier ? « Notre groupe est ambitieux, enthousiaste », expliquait l’ancien défenseur du Paris Saint-Germain, mobilisé au lendemain de la rencontre face aux Bleu et Jaune pour calmer les esprits. « On prépare un plan pour lundi [et le match contre la France, à 18 heures, à Düsseldorf] ; on n’a plus le droit à l’erreur », avançait, quant à lui, l’arrière droit Timothy Castagne.
Les choix du sélectionneur dans le viseur
Quant à savoir si le public belge ne sifflait pas surtout le sélectionneur Domenico Tedesco pour certains de ses choix ? Les joueurs démentent. L’Italo-Allemand, déjà critiqué pour s’être brouillé avec le gardien du Real Madrid Thibaut Courtois – absent du groupe des 25 de l’aventure en Allemagne – et pour des options tactiques jugées peu claires a lui aussi semblé très nerveux lors du dernier match de groupe, fulminant contre un caméraman qui voulait filmer d’un peu trop près son « débrief » sur le terrain.
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