CRITIQUE – L’époque n’est plus aux règlements de comptes familiaux. À travers des enquête, récit ou souvenirs, les romanciers redorent l’image paternelle.
Thibault de Montaigu: as-tu du cœur?
Par Astrid de Larminat
Y-aurait-il une mélancolie propre aux descendants des gentilshommes guillotinés ou déchus lors de la Révolution française? À lire Cœur, le nouveau roman de Thibault de Montaigu, il semblerait que oui. En tout cas, au fil de l’enquête familiale qu’il a menée, l’auteur a découvert que nous ne naissons pas vierges. Qu’on le veuille ou non, qu’on le sache ou pas, la mémoire de nos ancêtres est inscrite dans nos gènes.
La Grâce, le précédent livre de Thibault de Montaigu, retraçait l’histoire d’un de ses oncles devenu franciscain après avoir été un grand débauché. Cœur tourne autour de deux autres figures de sa famille. Au premier plan, son père, Emmanuel de Montaigu. Un homme flamboyant, beau à se damner et brillant, d’une désinvolture absolue, un prince charmeur pour qui chaque jour était une aventure dans laquelle il se jetait avec gourmandise et une insouciance souveraine – le contraire de son fils que tout inquiète.
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Mais, lorsque Thibault de Montaigu commence son récit…
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