Fête de la science : dans l’Essonne, une fenêtre sur les climats du passé

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On le sait depuis longtemps, les océans sont un réceptacle du déséquilibre énergétique de la planète. « Du fait de leur énorme volume, ils contiennent beaucoup de chaleur et beaucoup de nos déchets », résume François-Marie Bréon, directeur adjoint du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), une unité mixte de recherche du CNRS, du CEA et de l’université Paris-Saclay installée dans l’Essonne.

En premier lieu, les océans absorbent « 95 % du déséquilibre radiatif », cette différence entre l’énergie solaire qui entre dans le système Terre et les infrarouges qui en sortent en moindre quantité, un phénomène à l’origine du réchauffement climatique. En second lieu, les océans fonctionnent comme « une poubelle à CO2 » en dissolvant en leur sein une partie des émissions anthropiques présentes dans l’atmosphère, à l’image de vases communicants. « Sans ce puits océanique, le réchauffement climatique serait significativement plus rapide », souligne M. Bréon.

Il y a toutefois d’autres raisons de surveiller ce qui se passe sous l’eau. La montée du niveau des mers, par exemple. Ce phénomène évolue dans le temps. « Il y a trente ans, la première cause était la dilatation des eaux sous l’effet de températures plus élevées. Aujourd’hui, la fonte des glaciers et des glaces du Groenland et de l’Antarctique domine le bilan d’élévation du niveau moyen des mers », précise l’expert.

Les chercheurs ont eu très tôt l’intuition que la plus grande part du CO2 ne restait pas dans l’atmosphère. Mais ils ont récemment développé des techniques permettant d’en savoir beaucoup plus. Ainsi du carottage de sédiments sous-marins, à des profondeurs de plus en plus importantes, qui rend possible l’exploration de l’histoire des climats de notre planète. Avec le Marion-Dufresne 2, plus gros navire de la flotte océanographique française, les scientifiques peuvent descendre jusqu’à 5 000 mètres, mais surtout cibler les régions du monde où les sédiments se sont accumulés le plus rapidement, à raison de 2 centimètres par siècle, contre une moyenne de 2 centimètres par millénaire dans l’ensemble des mers et océans.

Reconstruire la végétation ancienne

« Ces sédiments contiennent une partie terrigène, autrement dit des éléments arrachés aux continents et transportés par les rivières et les courants océaniques, ou sous forme de poussières véhiculées par le vent. Ils contiennent aussi une partie biogène, des restes du vivant composés essentiellement de coquilles de foraminifères, des mini-escargots de mer », détaille la paléo-océanographe Aline Govin, chargée de recherche au LSCE, établissement doté d’une carothèque où sont conservés environ 20 kilomètres de carottes de sédiments, dont les plus anciennes remontent à 1970. Un archivage unique au monde.

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