Fashion Week de Milan : la joie contagieuse de Versace

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Donatella Versace, convaincue que la mode à l’obligation de faire rêver, surtout en période de crise, livre une collection «optimiste et libre».

Une fois n’est pas coutume, Donatella Versace est habillée en rouge. Nous sommes à la traditionnelle conférence que la créatrice donne la veille de ses défilés et c’est assez inhabituel pour être noté. La Calabraise, amoureuse du noir, confie avoir eu « envie de gaîté », ce matin devant sa glace. Dans le nouveau QG de la marque, quelques mannequins présentent des pièces en avant-première. « Cette collection est optimiste, libre et authentiquement Versace, dit-elle. Quand le monde va mal, c’est le rôle de la mode de procurer des émotions positives, de faire rêver les gens. »

Défilé printemps-été 2025 Versace.
Versace

Elle s’est donc replongée dans ses archives et en particulier son défilé Versus printemps-été 1997. « Je me souviens de ce moment de gaîté à New York. Il y avait de la désinvolture, de la fraîcheur et moins d’intellectualisation, une façon plus décontractée de composer son look. » À l’époque, son frère Gianni s’occupe de la ligne principale et Donatella dessine à son image ce vestiaire Versus plus jeune et accessible. Trois décennies plus tard, internet a changé la donne, l’instabilité politique a crispé le marché mais Versace reste Versace. Sexy, pop et joyeux, donc.

Défilé printemps-été 2025 Versace.
Versace

Ce vendredi soir, dans la cour du château des Sforza, résonne un mélange de rock et d’électro entraînant. La première fille déboule, petit carré frangé au cordeau, toute en jambes, juchée sur ses sandales à plateau, en top à motifs zigzag et jupe à fleurs sous un manteau sixties bleu layette. Sur ses talons, un jeune homme est à l’aise dans ses boots de cow-boy, mélange les imprimés, les matières et les couleurs avec la même jubilation. Quand s’avancent Gigi Hadid en robe de cocktail décolletée, Vittoria Ceretti (petite copine de Leonardo DiCaprio) en chemise d’officier rentrée dans une jupe en mesh métallique et Iris Law (la fille de Jude) en déshabillé à motifs tapisserie sur une culotte de bikini, les smartphones se lèvent comme un seul homme. Une marée d’écrans qui redouble lorsque Donatella dans sa minirobe fendue, rouge toujours, apparaît au finale. Au premier rang, Jade Lagardère applaudit à tout rompre dans un fourreau à la Jessica Rabbit en cuir carmin. Sans doute la même envie de gaîté, ce matin-là, devant sa glace.



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