Face à la grève de ses salariés, Boeing annonce réduire ses dépenses, envisage du chômage technique

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Le constructeur aéronautique américain Boeing, touché depuis vendredi 13 septembre par une grève paralysant notamment la production du 737 MAX et du 777, a pris des mesures pour préserver ses liquidités, a annoncé lundi son directeur financier, Brian West, dans un message aux employés.

Selon M. West, l’avionneur a décidé de geler tous les recrutements ; il se prépare à réduire « de manière importante » les dépenses d’approvisionnement et il envisage de mettre en place « dans les prochaines semaines » des mesures temporaires de chômage technique.

Les salariés de Boeing de la région de Seattle (Etat de Washington) ont voté la grève vendredi, à une très large majorité, rejetant la nouvelle convention proposée par leur entreprise, a annoncé leur organisation, le Syndicat international des machinistes et des ouvriers de l’aérospatial (IAM).

Leur mouvement de grève a entraîné la fermeture de deux grandes usines d’assemblage dans la région de Puget Sound, paralysant la production du 737, du 777 et du 767 cargo, dont les livraisons cumulent déjà les retards. Une situation d’autant plus problématique pour l’avionneur qu’il encaisse la plus grosse partie du paiement (environ 60 %) à la remise des avions.

Multitude de problèmes de qualité

Selon les travailleurs, l’accord proposé était bien moins généreux que l’affirmaient les dirigeants. Cette nouvelle convention, qui concerne les adhérents de l’IAM du secteur de Seattle, prévoyait une hausse salariale de 25 % sur quatre ans et un engagement d’investissements dans la région ; ainsi que la construction du prochain avion – annoncé pour 2035 – dans le berceau historique de l’avionneur qui devait assurer des emplois pour plusieurs décennies.

Boeing espérait que ces propositions suffiraient à esquiver une grève, alors que sa situation financière est précaire depuis le crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, ayant coûté la vie à 346 personnes, et une multitude de problèmes de qualité de la production. Les mécontents jugent toutefois la hausse salariale trop éloignée des demandes du syndicat (+ 40 % initialement) et le volet sur les retraites, insatisfaisant.

Boeing fait l’objet d’une supervision accrue depuis un incident en vol au début de janvier sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines. Survenu après une série de problèmes de conformité et de contrôle qualité, il a ravivé les questions soulevées sur ces mêmes lacunes après les deux crashs.

La dernière grève chez l’avionneur américain remonte à 2008 et avait duré cinquante-sept jours. Selon la société d’analyse financière TD Cowen, une grève de cinquante jours priverait Boeing de 3 à 3,5 milliards de dollars de liquidités et aurait un impact de 5,5 milliards sur le chiffre d’affaires.

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Le Monde avec AFP



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