Face à l’interdiction annoncée des locations touristiques à Barcelone, les propriétaires organisent la riposte

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Les propriétaires d’appartements touristiques de Barcelone, menacés de fermeture en 2029, ont décidé de passer à l’offensive. Lundi 16 septembre, l’association Apartur, qui représente près de 7 000 des 10 000 logements touristiques légaux recensés dans la capitale catalane, a annoncé une pluie de recours contre la Généralité, le gouvernement local.

« La décision de supprimer les appartements touristiques suppose une perte de profits et menace la récupération des investissements effectués par les propriétaires. C’est une forme d’expropriation, une atteinte au droit à la propriété. Le total des plaintes que nous sommes en train de rassembler représente déjà plus de 1 milliard d’euros de demandes d’indemnisation. Et ce n’est qu’un début… », prévient Marian Muro, directrice générale d’Apartur. Elle ne cache pas sa colère.

Le 21 juin, le maire de Barcelone, le socialiste Jaume Collboni, a provoqué l’émoi, en annonçant la suppression de la totalité des appartements touristiques de la ville en novembre 2028. Sa décision s’appuie sur un décret-loi de la Généralité, approuvé en novembre 2023 et limitant à cinq ans au maximum la durée de validité des « licences touristiques » – lesquelles permettent aux propriétaires de louer leur logement aux vacanciers et visiteurs séjournant dans la cité.

« Effets négatifs de la massification touristique »

Jusqu’à présent, ces autorisations étaient perpétuelles. Passé le délai de cinq ans, le décret accorde à chaque municipalité le pouvoir de les renouveler ou pas. En février, le Parti populaire (PP, droite) a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle. En attendant la décision des juges suprêmes espagnols, l’édile a pris la décision la plus radicale : supprimer les Airbnb.

« La ville ne peut pas se permettre un nombre aussi élevé d’appartements touristiques dans un contexte évident de difficultés d’accès au logement et d’effets négatifs de la massification touristique », s’est justifié M. Collboni. Il a rappelé qu’en dix ans, le prix des loyers avait bondi de 68 % en moyenne, bien que, depuis 2014, la ville ait interdit toute nouvelle ouverture de logement touristique. « Ajouter 10 000 appartement au marché de l’immobilier est une décision pertinente, a-t-il encore insisté, en juillet, sur la radio Cadena Ser. C’est l’équivalent de dix ans de construction moyenne de logements privés dans la ville (…) Et personne n’aime avoir dans son immeuble des appartements touristiques. »

De fait, à Barcelone, la possible suppression des appartements touristiques paraît emporter l’adhésion des habitants. « Cela me semble une très bonne mesure : il faut réguler les Airbnb, miser sur un tourisme de qualité attirant des gens qui respectent la ville et ses habitants. Et il faut que les appartements servent à nous loger, assure Alvaro Molina, programmateur informatique, assis à une terrasse du quartier central du Poble Sec avec des amis, qui opinent. J’ai fait mes calculs et je dois encore vivre six ans chez mes parents pour espérer pouvoir m’acheter un appartement », ajoute le jeune homme de 32 ans.

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