Le trophée d’homme du match entre les mains, Jude Bellingham quitte l’auditorium de la Veltins-Arena en poussant un cri qui traduit le triomphe de son équipe sur les critiques. Quelques secondes plus tôt, le milieu avait partagé ses impressions sur la qualification anglaise, obtenue à l’arraché, en huitièmes de finale de l’Euro, dimanche 30 juin, face à la Slovaquie (2-1 a.p.). « C’est un sentiment incroyable de marquer dans les derniers moments du match. Tu es à trente secondes de rentrer à la maison et d’écouter tout ce que les gens ont de plus méchant à dire sur toi », savoure le jeune joueur, 21 ans depuis hier.
Grâce à son retourné acrobatique inscrit à la dernière minute du match (90ᵉ+ 4), puis au but de la tête du capitaine Harry Kane au tout début de la prolongation (91ᵉ), l’Angleterre verra les quarts de finale de la compétition. Une qualification acquise par les Trois Lions après avoir subi de nombreux reproches ces derniers jours, en raison de leurs performances très décevantes lors de la phase de groupes.
« Jouer pour l’Angleterre est une grande fierté, mais c’est aussi énormément de pression, parce que les supporteurs attendent beaucoup de nous et parlent beaucoup. C’est sympa de pouvoir leur répondre comme ça », poursuit un Jude Bellingham revanchard, qui n’a pu s’empêcher, après son but, d’adresser un geste mimant une bouche fermée au public anglais présent à Gelsenkirchen. Ce succès ne devrait pourtant pas faire taire les critiques.
A l’issue de ce huitième de finale face à la Slovaquie, la sélection anglaise ne semble pas plus avancée qu’avant. Comme lors de ses trois premiers matchs de la compétition, elle n’a quasiment rien produit pendant l’intégralité du match, confirmant qu’elle n’est pas aussi séduisante sur le terrain que sur le papier. « C’est un miracle », hurlait d’ailleurs un supporteur anglais dans les couloirs de la Veltins-Arena, quelques secondes après le but de Bellingham et avant le début de la prolongation.
Un public mécontent
Le public venu soutenir les Trois Lions a souvent fait part de son mécontentement, à travers des sifflets nourris, face au contenu indigent proposé par les joueurs de Gareth Southgate. A ceux qui trouvent l’équipe de France désagréable à regarder jouer, on déconseillera donc l’Angleterre, qui est l’une des équipes qui s’est procuré, depuis le début de la compétition, le moins d’expected goals (3,84 buts attendus), cet indicateur qui mesure le nombre de buts qu’aurait dû inscrire une sélection en fonction de la dangerosité des tirs tentés.
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