Stuttgart, « ville natale de Jamal Musiala », rappelle aux voyageurs le panneau installé sur le quai de la gare centrale. Dans la capitale du Bade-Wurtemberg, où l’Allemagne disputait, mercredi 19 juin, face à la Hongrie, son deuxième match de la phase de groupes de l’Euro 2024, le milieu du Bayern Munich n’arrivait pourtant pas forcément en terrain conquis. Südderby (« derby du sud ») oblige.
La pépite de 21 ans a su faire taire les vieilles rivalités régionales. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter son nom scandé d’une même voix par des dizaines de milliers de supporteurs, quand il a ouvert le score pour une équipe jusque-là bousculée par ses adversaires (22e). Ou cette ovation bruyante, quand il a cédé sa place à Chris Führich, quelques minutes après avoir lancé l’action qui a vu le capitaine Ilkay Gündogan trouver, à son tour, le chemin des filets (67e).
A coup de sifflet final, les écrans géants de la Mercedes-Benz Arena affichent 2-0 pour les Allemands. Major Tom (Völlig losgelöst), de Peter Schilling, retentit dans le stade, repris en chœur dans les tribunes. Cette chanson de 1982, inspirée du titre éponyme de David Bowie, a été utilisée dans la publicité d’Adidas pour les nouveaux maillots de la sélection avant de devenir virale sur les réseaux sociaux… au point de prétendre aujourd’hui au statut d’hymne non officiel de l’équipe nationale. Dans le refrain, « le vaisseau est complètement détaché de la Terre », « en apesanteur ». Un peu comme la Mannschaft et ses fans ce mercredi.
D’autant que le sélectionneur, Julian Nagelsmann, avait déjà ravi les supporteurs locaux un peu plus tôt en faisant entrer sur le terrain deux pensionnaires du VfB Stuttgart : l’attaquant Deniz Undav et le milieu Chris Führich. Le défenseur des Schwaben Maximilian Mittelstädt, lui, était titulaire. Seul son homologue Waldemar Anton n’aura pas eu le plaisir de venir fouler la pelouse de son jardin. Mais il y avait un score à tenir.
Après l’entrée soignée face à l’Ecosse (5-1), le sélectionneur allemand savait que son équipe était attendue. Qu’elle devait confirmer ses belles promesses. Le coach avait même tenté de calmer les ardeurs des médias : oui, ses hommes ont très bien démarré leur tournoi, mais il ne faut pas s’attendre pour autant à les voir remporter toutes leurs rencontres avec un écart de buts conséquent, insistait-il avant le duel face aux Magyars. « L’objectif est juste de battre nos adversaires. »
Engouement populaire
Mission accomplie. Avec deux victoires en autant de rencontres, la Mannschaft est la première équipe de cet Euro qualifiée pour les huitièmes de finale. Elle éloigne du même coup les mauvais souvenirs des Coupes du monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar, éditions achevées en même temps que le premier tour. « Plus que cinq matchs avant la 4e étoile », disait cette pancarte brandie par un supporteur dans la Mercedes-Benz Arena.
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