Le Congrès américain avait du travail ce samedi. Les parlementaires devaient voter sur l’interdiction ou non de TikTok aux États-Unis, une mesure attachée à la proposition de loi consacrée au grand plan d’aide à l’Ukraine, à Israël et à Taïwan.
Et la Chambre américaine des représentants a voté en faveur de l’interdiction de l’application chinoise sur le territoire américain. La mesure sera examinée par le Sénat dans la foulée. S’il entre en vigueur, le texte obligera ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, à vendre l’application dans un délai de quelques mois, faute de quoi elle serait exclue des boutiques d’applications d’Apple et de Google aux États-Unis.
La réaction du réseau social n’a pas tardé à suivre. Interdire TikTok « violerait la liberté d’expression » de 170 millions d’Américains, a tonné la plateforme de vidéos. Dans un email à l’AFP, un porte-parole du réseau, contrôlé par le groupe chinois ByteDance, ajoute que le projet de loi d’interdiction « ravagerait 7 millions d’entreprises et fermerait une plateforme qui contribue pour 24 milliards de dollars par an à l’économie américaine ».
TikTok est accusé par Washington de permettre à Pékin d’espionner et de manipuler ses utilisateurs aux États-Unis. L’administration Biden s’est dite « très favorable » à ce texte.
Un précédent ?
La mesure a été ajoutée au plan d’aide dans l’espoir de faciliter son passage dans les deux chambres du Congrès, après qu’un texte similaire adopté mi-mars par les représentants est ensuite resté dans les limbes parlementaires. « Il est regrettable que la Chambre des représentants utilise le prétexte d’une importante aide étrangère et humanitaire pour faire passer une fois de plus un projet d’interdiction qui bafouerait le droit à la liberté d’expression de 170 millions d’Américains », a réagi un porte-parole de TikTok jeudi.
« À mon avis, TikTok ne devrait pas être interdit aux États-Unis, même si une telle interdiction pourrait profiter à la plateforme X, a déclaré Elon Musk sur le réseau social qu’il a racheté fin 2022. Cela irait à l’encontre de la liberté de parole et d’expression. Ce n’est pas ce que l’Amérique représente. » Dans les commentaires sous son message, des utilisateurs de X ont exprimé leur crainte qu’une interdiction de TikTok ne crée un précédent qui pourrait être utilisé contre d’autres réseaux sociaux.
Car la loi contre la plateforme de ByteDance donnerait également au président américain le pouvoir de désigner d’autres applications comme des menaces pour la sécurité nationale si elles sont contrôlées par un pays considéré comme hostile aux États-Unis.
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