États-Unis : l’assistant virtuel d’Amazon accusé d’inciter à voter pour Kamala Harris, l’entreprise se défend

Demain, les assistants virtuels auront-ils une opinion politique ? C’est, en tout cas, une question posée par de nombreux utilisateurs de l’assistant vocal Alexa. Capable de répondre à des requêtes complexes grâce à l’intelligence artificielle générative dont il est doté, cet outil développé par Amazon, Alexa est intégré à des enceintes commercialisées par l’entreprise. Mais certains l’accusent aujourd’hui d’être biaisé, sur le plan politique, voire de chercher ainsi à influencer ses propriétaires sur l’élection présidentielle à venir aux États-Unis.

Parmi ses détenteurs, certains ont en effet questionné l’assistant vocal sur ce qu’il pensait de la candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine, Kamala Harris, et de son concurrent républicain, Donald Trump. Or, ils ont découvert, avec surprise, qu’Alexa ne donnait pas la même réponse pour les deux politiques. Dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux, on peut entendre Alexa répondre à cette requête en décrivant Kamala Harris comme «une candidate solide qui a fait ses preuves». Et de préciser : «en tant que première femme vice-présidente, Kamala Harris a déjà brisé une barrière importante entre les sexes, et sa carrière politique a été caractérisée par un engagement en faveur d’idéaux progressistes et une volonté d’aider les communautés privées de leurs droits», relate le site du Telegraph.

Autre exemple, des utilisateurs lui ont aussi demandé pour quelles raisons voter pour Kamala Harris. Là encore, Alexa donne des exemples détaillés : «elle met en avant ses références en matière de loi et d’ordre et promet une approche sévère de la criminalité pour lutter contre la vague de crimes violents qui a déferlé sur le pays ces dernières années.» Mais l’IA est moins enthousiaste lorsqu’il s’agit de parler de son adversaire Donald Trump. Lorsque les utilisateurs lui posent les mêmes questions au sujet du candidat républicain, Alexa déclare sobrement «qu’il ne peut fournir de réponses qui soutiennent un parti politique ou son leader.»

Amazon accusé d’ingérence dans les élections

Les internautes, notamment pro-Trump, ont alors accusé Amazon d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine. Une propriétaire d’un appareil doté d’Alexa s’est aussi filmée en train de le casser avec une masse, le tout en arborant un couvre-chef avec le slogan bien connu de Trump : «Make America Great Again» (Rendez à l’Amérique à sa grandeur). La vidéo est rapidement devenue virale sur X. 

Réagissant à la polémique, un porte-parole d’Amazon a déclaré dans un communiqué qu’il s’agissait «d’une erreur» et que l’entreprise avait mis en place des équipes spécialisées pour éviter que cela se reproduise. Pas de quoi rassurer les proches de l’ancien président américain : l’un des conseillers de Donald Trump, Jason Miller, a rapidement ironisé sur la réponse communiquée par l’entreprise. « Une “erreur’’….tout comme la censure, par les géants de la tech, de l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden était une “erreur”», a-t-il réagi sur son compte X, en faisant référence aux affaires judiciaires du fils de Joe Biden. 

Les partisans de l’ex-président des États-Unis sont nombreux à demeurer dubitatifs. Car le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos – qui n’est plus aux manettes du groupe -, est propriétaire du Washington Post, un journal américain qui a soutenu Joe Biden en 2020. En 2021 également, le milliardaire avait fait un don de 100 millions de dollars à la fondation de l’ancien président démocrate Barack Obama.