Entreprises : les délais de paiement s’allongent, les trésoreries se tendent

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La crise inflationniste à peine estompée, de nouveaux motifs d’inquiétude émergent pour les patrons de TPE-PME. L’affaiblissement de la demande est désormais leur première préoccupation, indique l’enquête trimestrielle réalisée auprès d’un millier d’entreprises par Bpifrance et Rexecode, publiée lundi 16 septembre. Les incertitudes politiques, qui persistent depuis maintenant près de trois mois, conduisent les chefs d’entreprise à une grande prudence dans leurs décisions : un dirigeant sur deux a annulé ou reporté des projets d’investissement ou d’embauche, selon cette enquête. Et seulement une petite moitié (46 %) dit avoir investi ou envisage de le faire d’ici à la fin de l’année : c’est onze points de moins qu’il y a un an.

Dans le même temps, les trésoreries, sans décrocher véritablement, se tendent. Les difficultés proviennent notamment de l’allongement des délais de paiement. En l’espace d’un an, ils sont passés à 12,9 jours, soit quasiment une journée de plus qu’il y a un an, selon les données publiées, mercredi 18 septembre, par le cabinet Altares. Ce délai est un peu réduit dans le secteur privé (12,5 jours) mais dépasse 13 jours dans le public, les plus mauvais payeurs se trouvant parmi les hôpitaux et les services déconcentrés de l’Etat.

Au total, moins d’une entreprise sur deux en France paie ses fournisseurs à l’heure. Ces retards, commente Thierry Millon, directeur des études Altares, « privent fournisseurs et sous-traitants de l’indispensable cash pour investir, et parfois pour simplement tenir », comme en témoigne la hausse des défaillances.

« Un certain attentisme »

« Les perspectives négatives concernant le comportement de paiement des clients s’inscrivent dans un contexte d’anticipations économiques relativement pessimistes », analyse l’assureur-crédit Coface, qui publiait également, mercredi, sa propre enquête sur les comportements de paiement en France. « Quelle que soit leur taille, les entreprises interrogées s’attendent largement à une dégradation ou, au mieux, à un maintien de l’activité en France et dans le monde. »

Dans ses projections macroéconomiques publiées mardi 17 septembre, la Banque de France, en effet, ne voit guère venir de sursaut de l’activité. « L’économie française résiste avec une croissance un peu supérieure à 1 %, mais nous ne voyons pas encore une reprise nette, résume le gouverneur François Villeroy de Galhau, dans un entretien au journal Le Parisien. Il y a un certain attentisme aussi bien des ménages que des entreprises qui tient à l’incertitude autour du contexte politique et international. »

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