En Seine-et-Marne, des marais aux allures de jungle à portée de passe Navigo

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A la moindre vibration, les grenouilles paressant au bord de la mare bondissent dans l’eau, avant de se réfugier sous une couche de boue. Le long d’un chemin de terre, un lézard pointe son nez, puis disparaît prestement dans les herbes hautes. Au ras de l’eau, les libellules et demoiselles virevoltent. Mesurant jusqu’à 10 centimètres de longueur, dotées de deux ou quatre ailes, elles exhibent leurs couleurs éclatantes, bleu roi, vert forêt, rouge écarlate.

Les agrions de Mercure aimantent le regard : ces fines tiges bleu métal, pourvues de taches noires dont la forme rappelle un casque gaulois, cultivent leur équilibre, les pattes enserrant une herbe. Ici ou là voltigent deux insectes arrimés l’un à l’autre, en plein accouplement. Le promeneur poursuit son chemin, accompagné de jolis papillons blancs.

En plein été, la région naturelle de la Bassée, une plaine inondable qui étend ses 30 000 hectares sur les deux rives de la Seine, entre Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) et Romilly-sur-Seine (Aube), a des allures d’immense jungle. Les nuances de vert se répondent. Des plantes ombellifères, ces végétaux assez communs qui s’ouvrent sur des corolles de fleurs blanches, s’étirent dans les airs. Plus près du sol, des pousses d’origan, reconnaissables à leurs petites fleurs rosées, tapissent des prairies entières. Dans un environnement touffu de lianes, de branchages et de ronces, d’étroits sentiers débouchant sur des mares à demi cachées. Les bouts de bois mort, les liserons et les buissons d’orties forment un décor de créatures étranges.

La nature n’est jamais silencieuse. Le promeneur averti reconnaît la stridulation insistante du martin-pêcheur. Sur une berge, des hérons ouvrent leurs ailes dans un bruissement étouffé. Les canards voguent sur un étang tandis qu’un rapace, de son vol plané, surveille la scène. A l’aube, ou au coucher du soleil, des renards se montrent parfois, ainsi que des hérissons, voire une martre, alors que des milliers d’insectes – sauterelles, grillons, coléoptères – bruissent en tous sens. L’honnêteté oblige à mentionner les moustiques de bonne taille, déterminés à dévorer le sang humain, que l’on écarte à l’aide d’un puissant répulsif.

Un cygne sur le canal de Bray-sur-Seine à la Tombe, dans la réserve naturelle de la Bassée (Seine-et-Marne), le 27 août 2024.

Si ces paysages à la flore et à la faune exubérantes se situent en Ile-de-France, la Bassée n’affiche aucun des signes d’urbanité qui caractérisent habituellement la campagne périurbaine de la région la plus dense du pays. Pas de banc accueillant de sages promeneurs de chiens, ni fumet de barbecue, ni moteur de tondeuse à gazon, ni panneau vantant de futurs programmes immobiliers. Seuls quelques pêcheurs, qui ont posé leur ligne tôt le matin, sommeillent, un large bob sur la tête, à côté de leur glacière.

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