Une piste d’escrime ! Drôle d’endroit pour ouvrir son cœur. Et pourtant, mercredi soir, quand Boladé Apithy-Brunet remporte sa première médaille olympique de sa longue carrière, sa femme, Manon n’hésite pas à transpercer la sécurité pour l’enlacer et… le porter. Un joli clin d’œil ! Car deux jours plutôt, après avoir trépigné dans les gradins pendant plusieurs secondes, c’est Boladé qui s’était précipité sur sa femme, submergée par l’émotion, pour l’embrasser et la hisser sur son dos.
« Elle m’a porté un peu moins facilement que moi », raconte amusé le sabreur de 38 ans. Une scène qui n’a pas vraiment surpris l’escrimeur. « Elle m’avait prévenu, poursuit le tireur. Si tu fais une médaille, je viendrai te porter. Car quand je l’ai mise sur mon dos, après coup, on a reçu des messages un peu bizarres de féministes. Manon voulait réagir ».
« On partage tout »
Manon Boladé, Boladé Manon, un couple solaire, deux champions et déjà deux médailles pendant ces Jeux olympiques de Paris. « On partage tout, confie le nouveau médaillé de bronze. On a les mêmes passions, on est tout le temps collé, on a besoin de se sentir l’un près de l’autre ».
Alors quand l’équipe de France de sabre est battue, ce mercredi, en demi-finale par les Coréens, futur champion olympique, Manon n’hésite pas. « Je n’étais pas bien, confie Boladé. Elle est venue dans les zones d’entraînement. Ella m’a fait travailler pour que je me sente mieux. Le résultat c’est que la petite finale s’est mieux passée pour moi et pour toute l’équipe. Grâce à elle, j’ai réussi à tirer, à mettre des touches et à prendre du plaisir ».
Un scénario presque similaire à celui qui s’est déroulé il y a trois ans, aux Jeux de Tokyo. Au Japon, battue en demi-finale, Manon Apithy-Brunet se voit de nouveau finir sans médaille, à la quatrième palace, comme aux Jeux de Rio de 2016. Alors qu’il est déjà retourné en France à cause des contraintes sanitaires liées à la pandémie de Covid, Boladé lui téléphone. Un coup fil suffisamment salvateur, motivant, qui rebooste la sabreuse qui monte finalement sur le podium.
« À nous deux, nous avons deux médailles, mais ce n’est pas fini, prévient Boladé Apithy-Brunet. Il reste le sabre féminin par équipe samedi. Manon veut deux médailles d’or. Elle a déjà fait 50 % du chemin ».
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