Les clichés satellites de Google Maps datent de cette année, sans plus de précision, mais sont les témoins d’une catastrophe annoncée. On y distingue à peine, en zoomant sur la province de Tabuk, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, en bordure de la mer Rouge, les travaux préparatoires d’excavation qui s’étirent sur plusieurs dizaines de kilomètres. Le sable est creusé mais, à bien y regarder, aucun bâtiment ne commence à y être construit.
Le chantier de The Line, le projet phare d’une stratégie de développement économique, baptisée Vision 2030 et imaginée par le prince saoudien Mohammed ben Salmane pour préparer son pays à l’ère de l’après-pétrole, a débuté il y a deux ans mais avance à la vitesse d’un escargot. Et sauf miracle, sera bien loin d’atteindre son objectif initial, la construction d’un building aux mensurations démentielles, 170 km de long, 500 m de haut sur 200 m de large pour y façonner une ville entre deux façades rectilignes prévues pour accueillir 9 millions d’habitants à partir de 2030.
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