Alors que la boucherie-charcuterie familiale existait depuis 1901, la maison ferme ses portes au grand dam de ses clients.
Cet article est issu du Figaro Magazine
Un ami niçois appelle. Il est au bord des larmes. «Mais enfin, que se passe-t-il?
– Tu ne comprends pas. C’est l’andouillette!
– Comment ça, l’andouillette?
– La maison Autran va fermer ses portes! Comment vais-je tenir?» Puis tout nous revient, cela faisait des années que ce gourmet nous parlait de la fameuse andouillette de la maison Autran («incomparable. Je n’ai jamais rien goûté de tel»). Il prenait sa voiture, était capable de rouler des heures pour aller s’acheter en grand nombre le fameux produit, vendu sous vide. Parfois, il en envoyait par la poste aux copains.
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La maison familiale Autran, située à Callian, dans le Var, en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, est une boucherie-charcuterie tenue par une même famille depuis 1901. Fromage de tête, merguez, chipolatas, caillettes provençales, et cette andouillette, favorite des restaurants étoilés et bistrots de haut niveau. Ce n’est pas l’AAAAA minable et souvent carbonisée servie dans les brasseries courantes. C’est, selon cet ami, une «œuvre d’art». Patrick Autran a même été récompensé en 2004 pour son andouillette d’exception.
Et puis, un jour, l’un des fils a décidé de ne pas poursuivre dans la même voie et de se lancer dans des études de commerce. La boucherie ne pouvait plus continuer à exister. Triste nouvelle pour les amateurs d’abats, qui n’ont décidément plus la cote. Des restaurants n’en servent plus car «ça sent trop fort, les touristes n’aiment pas» (ils préfèrent la soupe à l’oignon infecte). Idem pour les rognons. Restera-t-il des tripes à Caen?
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