DIRECT. Manifestation du 7 septembre : Nantes, Metz, Laval… Les cortèges s'élancent dans plusieurs villes de France

« Si Michel Barnier m’appelle, je lui dis : merci, mais pour moi ce serait de la compromission que de travailler avec vous », a déclaré sur franceinfo ce samedi matin Karim Bouamrane, maire socialiste de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), un temps envisagé pour Matignon. « La compromission pour moi ce serait de ne pas respecter le résultats des électrices et des électeurs. Nous sommes arrivés premiers, il aurait fallu un Premier ministre de gauche », lance-t-il. « Ensuite sur le plan politique, pour moi, jamais au grand jamais, dans mon parcours et dans ma vie je travaillerai avec un Premier ministre qui aurait l’aval du RN. »

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier est reçu ce midi par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, au parlement. Il déjeune avec elle à l’hôtel de Lassay.

A Bordeaux (Gironde), la manifestation « contre le coup de force » d’Emmanuel Macron s’est élancée à 11 heures ce samedi. Des centaines de manifestants scandent « résistance » dans le cortège.

Une mobilisation a eu lieu ce samedi à Evreux (Eure) « pour exprimer notre colère contre le hold up démocratique de Macron avec la bienveillance de Le Pen », écrit la députée NFP Clémentine Autain, qui s’y est rendue. « Une mobilisation qui en appelle d’autres. Ensemble, nous trouverons le chemin de la victoire ! »

Le député LFI-NFP de Loire-Atlantique Andy Kerbrat a applaudi sur X la présence de 8 000 manifestants à Nantes ce samedi matin. « On reste mobilisé.es pour dénoncer le coup de force de Macron ! On ne lâchera rien jusqu’à sa destitution ! », écrit-il. A 12h15, le quotidien Ouest-France estimait que 4 000 personnes étaient présentes, notant  que des manifestants affluaient encore.

Jordan Bardella a estimé depuis Châlons-en-Champagne que « rien ne peut se faire » sans le RN. Pour le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure, « Macron et ses amis auraient pu choisir de ne pas censurer le NFP, le laisser gouverner en acceptant des compromis puisque nous n’avons pas la majorité absolue. Il a préféré se mettre sous la tutelle du RN ». 

A Nantes (Loire-Atlantique), la manifestation s’est élancée ce samedi matin. En tête de cortège, les manifestants tiennent une banderole : « Une seule solution : la destitution », rapporte Presse Océan. A Laval (Mayenne) aussi, les manifestants environ 250 manifestants se sont réunis devant la mairie, selon France Bleu.

Le NFP se réjouit ce samedi matin qu’en une semaine, plus de 270 000 personnes ont déjà signé la pétition réclamant la destitution du président de la République Emmanuel Macron.

« Je ne partage pas les thèses ni les idéologies de Michel Barnier, notamment sur l’Europe, mais je respecte son parcours, l’homme qu’il est et j’attends de voir », a déclaré sur BFMTV le vice-président du RN Louis Aliot. Le parti regardera « projet de loi après projet de loi s’il y a matière à pouvoir les amender (…) Il y a un parcours démocratique et pluraliste que nous regarderons avec attention ». Louis Aliot rappelle que le RN veut poser des « lignes rouges » en matière « de pouvoir d’achat, d’immigration, de sécurité » et attend de voir si Michel Barnier « est capable de prendre des idées » du RN et « d’enjamber la censure et la diabolisation permanente » du parti d’extrême droite.

Si la manifestation parisienne démarre à 14 heures ce samedi, d’autres se lancent dès ce matin, comme à Nice (Alpes-Maritimes). France Bleu rapporte que 300 à 400 personnes sont actuellement mobilisées dans la ville. A Metz (Moselle), les manifestants ont aussi commencé à se rassembler.

« La seule chose à retenir » de l’interview de Michel Barnier vendredi soir, « c’est qu’en matière économique, tout va continuer comme avant », a lancé sur BFMTV ce samedi le communiste Ian Brossat, « qui va nous faire croire que quelque chose va changer ? ». Le nouveau Premier ministre a déclaré vouloir « ouvrir le débat » sur la réforme des retraites, mais « pas tout remettre en cause ». Pour Ian Brossat, « c’est un déni de démocratie absolument invraisemblable » car « cette réforme a été imposée aux Français », alors qu’ils « n’en voulaient pas ».

Pour Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du Parti socialise, « la gauche n’est pas exempte de reproches », dans la nomination de Michel Barnier à Matignon. Le NFP aurait dû « tout faire aussi pour éviter que le futur gouvernement soit aux mains de Marine Le Pen (…) à force de vouloir une gauche pure, on a eu une droite plus dure », a-t-il déclaré sur franceinfo. « La gauche avait aussi l’obligation vis-à-vis des Français de tout faire pour que des réformes de gauche puissent advenir ». Il a toutefois ajouté que « les conditions démocratiques, républicaines et politiques de la nomination » de Michel Barnier comme Premier ministre « sont absolument scandaleuses ».

« Je suis vraiment en colère et je ne décolère pas », a déclaré sur France 2 ce samedi matin la député européenne LFI Manon Aubry.  Et « je crois que cette colère n’est pas uniquement la mienne, mais celle de millions de Français qui ont voté, qui se sont mobilisés ». Pour elle, « notre résignation collective serait le meilleur cadeau que l’on pourrait faire à Emmanuel Macron (…) Le pire ce serait de rester les bras croisés face à un coup de force démocratique. C’est une forme de braquage, de hold-up. Emmanuel Macron a effacé le résultat des élections ».

« L’élection n’a pas été volée », a déclaré sur franceinfo ce samedi matin la ministre démissionnaire déléguée à l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher. « Dans les dernières semaines de négociations, ils se sont mis dans une posture où ils se sont empêchés de négocier. Et quand vous n’avez pas la majorité et que vous devez former une coalition, vous êtes obligé de négocier », a-t-elle dit, « pour le coup, peut-être que la droite républicaine a été plus maline ». Pour elle, « il est très clair que le NFP a préféré ne pas gouverner plutôt que de laisser sa chance à un Premier ministre de gauche », en la personne de Bernard Cazeneuve.

La ministre démissionnaire déléguée à l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher, a déclaré sur franceinfo ce samedi matin que, pour elle, « un changement de cap politique c’est un changement d’incarnation. Les Français ne comprendraient pas que tout le gouvernement soit reconduit », a-t-elle expliqué, interrogée sur sa possible présence au sein du gouvernement. « Je pense qu’il est important que l’incarnation évolue », assure-t-elle, ajoutant ne pas avoir pris contact avec le Premier ministre Michel Barnier.

Jérôme Fournel a été nommé directeur de cabinet du Premier ministre Michel Barnier, ont révélé plusieurs médias ces dernières heures. Ce haut fonctionnaire a été directeur général des finances publiques puis directeur de cabinet du ministre de l’Economie Bruno Le Maire. De 2017 à 2019, il a également été directeur de cabinet de Gérald Darmanin, alors ministre de l’Action et des Comptes publics.

Après avoir reçu le nouveau Premier ministre Michel Barnier vendredi soir, le JT de TF1 recevra ce samedi en plateau pour le 20h le président du Rassemblement national Jordan Bardella.

L’ancien Premier ministre Edouard Philippe a réfuté samedi mener une « entreprise de déstabilisation du président de la République » après avoir officialisé sa candidature pour l’Elysée cette semaine. « J’ai trop de respect pour les institutions et je pense que le moment est trop dangereux pour que quiconque essaye de faire cela », a déclaré le patron du parti Horizons au quotidien Paris Normandie.

« Il est essentiel pour les institutions qu’il aille au bout de son mandat », a également estimé Edouard Philippe. Il a par ailleurs salué le choix de la nomination de Michel Barnier à Matignon, un homme : « méthodique, solide, expérimenté et proeuropéen ».

« Certains ont voulu faire croire que c’était notre choix », mais le Premier ministre Michel Barnier est « un opposant politique, il a été de tous les gouvernements qui ont mené le pays à la situation que l’on connait aujourd’hui, ce n’est absolument pas de notre famille politique », a assuré le député RN Thomas Ménagé sur France Inter ce samedi matin. « On est dans l’opposition mais il y a plusieurs manière de faire l’opposition : la bordelisation et le blocage » et l’opposition « constructive, raisonnable, ferme mais pour éviter le blocage de notre pays ». Il a toutefois assuré que « nous ne rentrerons pas dans le gouvernement ».

« Il faut que nous soyons extrêmement fermes à l’égard du président de la République qui depuis la dissolution s’est très mal comporté avec les institutions et les principes démocratiques », a déclaré sur Sud Radio ce samedi matin le député Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste et social, appelant à aller manifester ce samedi. « Il a piétiné la séparation des pouvoirs, il a méprisé le vote des Français et pire : il a craché à la figure des millions de gens qui ont fait le barrage républicain le 7 juillet, en choisissant de nommer à Matignon quelqu’un qui est désormais l’obligé de Madame Le Pen. »

Le parti LFI appelle à manifester ce samedi, aux côtés d’autres formations de gauche et d’organisations de la jeunesse. L’élu Antoine Léaument a invité à manifester dans la capitale en postant sur les réseaux sociaux une affiche de l’événement avec les paroles de La Marseillaise. Vendredi, le chef du parti Manuel Bompard tractait de son côté dans les rues de Marseille « pour appeler à la Marche pour la destitution demain ».

Reconquête, le parti d’Eric Zemmour, organise son université d’été samedi à Orange, dans le Vaucluse. Après son échec aux législatives (0,6%), la formation d’extrême droite espère rebondir. Éric Zemmour, le fondateur et président de Reconquête, prendra la parole à 16h. Il devrait se dévoiler avec « une ligne assez différente de ce qu’il a pu dire dans le passé », promet l’eurodéputée. Le Parisien vous explique les enjeux de cette journée pour Reconquête et analyse où en est le parti.

Le Premier ministre le plus âgé de la Ve République, 73 ans, avait promis « des changements et des ruptures » jeudi lors de sa passation avec l’ancien chef du gouvernement, Gabriel Attal. Sur TF1, vendredi soir, il a fixé ses priorités et évoqué sa future équipe gouvernementale. Voici ce qu’il faut en retenir de la première interview de Michel Barnier.

Vendredi, Michel Barnier a reçu son prédécesseur Jean Castex, avant de rencontrer Elisabeth Borne ce samedi. Il doit également s’entretenir avec Edouard Philippe dimanche. Dans la journée de samedi, le nouveau Premier ministre doit aussi se rendre à l’Assemblée nationale, où il rencontrera la présidente de l’hémicycle Yaël Braun-Pivet.

À l’appel d’organisations de la jeunesse, environ 150 manifestations sont prévues dans toute la France « contre le coup de force de Macron » et la nomination de Michel Barnier à Matignon. À Paris, le cortège s’élancera à 14 heures de la place de la Bastille, pour rejoindre la place de la Nation.

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