Diabète : une insuline injectée une fois par semaine aussi efficace que la quotidienne

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Dans le diabète, la glycémie doit être régulièrement surveillée et l’injection journalière d’insuline est nécessaire.
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Ces résultats, présentés lors d’un congrès de diabétologie, devraient entraîner une véritable amélioration dans la vie des malades. 

Elle s’appelle Insulin efsitora alfa, et la phase 3 de l’étude du Dr Carol Wysham (Centre Rockwood pour le diabète et l’endocrinologie) a confirmé que son injection hebdomadaire était aussi efficace que les injections quotidiennes de la classique Insulin degludec. L’une comme l’autre ont le même objectif : réduire le taux de glucose sanguin chez les patients souffrant de diabète, dont l’organisme n’est plus capable de produire ou d’utiliser sa propre insuline. Faute de traitement, ils sont en hyperglycémie, un état qui endommage leurs organes et entraîne, à terme, le décès. D’ordinaire, les personnes diabétiques doivent donc s’injecter de l’insuline au quotidien, voire plusieurs fois par jour. Une lourde contrainte. Les travaux du Dr Wysham, présentés lors d’un congrès à Madrid et financés par le laboratoire Eli Lilly and Company, qui fabrique le traitement, pourraient donc être une grande avancée pour le quotidien de ces malades.

 

Une simplification thérapeutique

 

Le Dr Olivier Dupuy, chef de service endocrinologie, diabétologie, nutrition à l’hôpital Saint-Joseph, à Paris, explique le fonctionnement de l’insuline hebdomadaire. Comme le produit quotidien qu’elle remplace, c’est une insuline dite « lente » : « L’insuline efficace est sous forme de monomère. On va l’injecter sous forme de polymère, elle va se lier à l’albumine, une protéine de transport d’hormones, ce qui va permettre une diffusion progressive. » Avec cette nouvelle insuline, « on multiplie la dose par sept, ce qui permet au patient de ne se piquer qu’une fois par semaine ». L’étude montre qu’efsitora réduit l’hémoglobine de façon comparable à degludec. Un résultat suffisant et efficace prouvé sur le long terme, estime le Dr Carol Wysham.

 

Cependant, les patients ayant une très forte probabilité d’hypoglycémie doivent être vigilants, selon une étude complémentaire du Dr Richard M. Bergenstal (Centre international du diabète). C’est souvent le cas des diabétiques de type 1 (leur pancréas ne fabriquant plus d’insuline). En effet, les hypoglycémies se sont révélées plus fréquentes avec l’injection d’efsitora (10 % des cas) qu’avec l’injection de degludec (3 % des cas). De plus, les personnes souffrant de diabète de type 1 doivent généralement, en plus de l’insuline « lente », recevoir régulièrement de l’insuline « rapide », selon leurs activités et leur alimentation. Pour le Dr Bergenstal, il est donc nécessaire de faire preuve de prudence, afin de limiter le risque d’hypoglycémie, tout en maintenant l’efficacité maintenant avérée de l’insuline efsitora. On notera que cette nouvelle classe d’insuline est à ce jour réservée aux adultes, les cas de diabète chez les enfants étant majoritairement des diabètes de type 1.

 

Les injections d’insuline ne sont pas sans inconvénients

Les recherches devront être poursuivies, car l’enjeu est de taille pour les malades. Lorsqu’on utilise les injections d’insuline, la précaution est en effet de mise. L’utilisation des seringues et des stylos injecteurs impose de suivre une technique minutieuse. Il faut être parfaitement au point sur les zones d’injection possibles et alterner celles-ci. De même, la conservation de l’insuline répond à des exigences strictes : au réfrigérateur avant la première utilisation, puis à température ambiante, mais en évitant les rayons du soleil. Enfin, une erreur de dose est toujours possible, d’autant que la glycémie est très sensible à l’alimentation, à l’activité physique ou à la consommation d’alcool, notamment. Limiter le nombre d’injections permettrait donc de limiter les risques de mauvaise manipulation.

La Fédération française des diabétiques a publié une étude, auprès des patients concernés, sur cette innovation qu’est l’insuline hebdomadaire. On peut y lire que 62 % des répondants à l’enquête sont persuadés que cette nouvelle classe d’insuline pourrait avoir « un impact positif sur le fardeau de la maladie ».

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