« Devancés par plus résistants que nous » : Timothée Adolphe, l’argent amer au bout du 400 m

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« Mon rêve n’est pas mort : décrocher l’or ». Timothée Adolphe avait annoncé la couleur. Passionné de rap, quand il n’est pas sur une piste d’athlétisme, le « Guépard Blanc » aime mettre ses rêves en chanson. Et espérait tant le transformer en réalité. Idéalement parti en finale du 400 m paralympique (T11) ce dimanche, avec son guide Jeffrey Lami, le Francilien a finalement craqué dans la dernière ligne droite, et devra se contenter de l’argent avant d’atteindre le toit de l’« Olympe ».

Ses chansons phares portent le même nom, Olympe et Olympe II, et sont sans équivoque. Les paroles encore moins. « Braqué les breloques sans brolique. Europe, Monde, Jeux, je veux tous les titres », lâche-t-il dans le premier, sorti en 2019. Champion d’Europe à cinq reprises, et champion du monde en 2019 à Dubaï, il voulait compléter la collection au Stade de France, devant un public incandescent et totalement acquis à sa cause. Il lui restera le 100 m pour y remédier, mais il faudra digérer cette contre-performance.

« J’ai été le maillon faible du binôme »

« On est déçu parce qu’on venait pour l’or, confiait-il après la course. On avait trois tours de piste dans les jambes, ça compte. On sait que j’ai la base de vitesse la plus élevée, mais je ne suis pas forcément le plus résistant. Malheureusement, ça s’est vu. J’ai été le maillon faible du binôme ce soir. Je prends une petite balle dans les 50 derniers mètres. On est tombé sur des Vénézuéliens qu’on fait une très belle course. Le sentiment, c’est pas mal de frustration. »

Ils ont toutefois longtemps crû que l’or était envisageable. Car après avoir revu les images, et analysé la prestation des concurrents, la délégation française a déposé une réclamation, estimant que le Vénézuélien Enderson German Santos Gonzalez, vainqueur de la course, avait été « tracté » par son guide, ce qui est interdit. Le podium a d’ailleurs été reporté à ce lundi pour analyser cette réclamation. Un espoir finalement vain. Peu après 23 heures, celle-ci était en effet officiellement rejetée.

Jeffrey Lami également médaillé

Timothée Adolphe était pourtant revanchard. Disqualifié à cause d’un appui sur la ligne intérieure de son couloir à Rio, puis pour avoir perdu le lien qui le reliait à son guide à Tokyo, le Guépard Blanc était devenu un chat noir. Mais il n’a jamais baissé les bras. « Malgré nos échecs, nos désillusions, encore debout, plein d’abnégation, chante-t-il. Rien n’est joué pour mettre tout le monde d’accord : victoires, médailles, titres, records. J’effacerai mes chutes en mettant la gomme. »

Cette fois, pas de disqualification, une médaille, mais malgré tout une grosse désillusion. En revenant des derniers Jeux, dans la capitale nipponne, le Français avait décidé de conserver sa confiance en son guide, malgré son erreur fatale. Liés par une cordelette de 10 cm sur la piste, les deux hommes le sont aussi dans la vie. « C’est comme un couple, souriait Jeffrey Lami dans un article du Monde. Au début, on se découvre, on s’amuse. Mais avec le temps, on arrive à rester fidèle… ou pas ! »

Ils le sont restés, sans regrets, mais sans le résultat escompté. Jeffrey Lami aura malgré tout bientôt une médaille autour du cou. Depuis 2012, le comité paralympique international a en effet reconnu le rôle crucial des guides, et a décidé de décerner deux breloques à chaque duo. Une juste récompense pour un homme qui a mis entre parenthèses sa carrière individuelle pour se concentrer entièrement à son rôle de guide, sur la piste comme dans la vie.



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