Des centaines de personnes ont manifesté dans toute la France pour défendre le « droit » à l’avortement

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« Le droit de choisir est vital ». Dans un climat d’inquiétude et de vigilance, six mois après l’inscription de l’IVG dans la Constitution, des centaines de personnes ont manifesté ce samedi à Paris et dans plusieurs villes françaises pour défendre le droit à l’avortement. À l’occasion de la journée internationale consacrée à ce droit qui reste entravé voire inexistant dans certains pays, le cortège s’est élancé dans la capitale, à l’appel du collectif « Avortement en Europe, les femmes décident », regroupant associations féministes et syndicats.

« J’ai avorté il y a deux ans », « j’ai failli mourir », a raconté à l’AFP Marie Chureau, étudiante de 22 ans. En réclamant plus de subventions pour le planning familial et en soulignant selon elle des déficits de pilules abortives dans certaines villes. « L’inscription de l’avortement dans la Constitution n’est pas suffisante, c’est une liberté mais pas un droit », a-t-elle expliqué dans la manifestation parisienne, dont la banderole de tête proclamait : « Avorter est un droit fondamental ».

« Touche pas à l’AME »

Le texte de l’appel à manifester s’inquiétait que puissent être « revues à la baisse » les conditions de la « liberté garantie » d’accès à l’IVG inscrite dans la Constitution en mars, une première dans le monde. Thomas Laurent, 44 ans, un intermittent du spectacle arborant un pin’s de la CGT, a estimé que cette inscription « n’empêchera pas la suppression de l’Aide médicale d’État » qui garantit sous conditions certains soins gratuits à des étrangers en situation irrégulière. « Une raison d’inquiétude » car « les femmes sans papiers n’auront plus accès aux soins gynécologiques et à l’IVG », a-t-il dit.

Cette crainte se traduit dans la multiplication des pancartes « Touche pas à l’AME » et « le droit à la santé, avec ou sans papiers », dans un cortège majoritairement féminin et jeune. Réunissant plusieurs centaines de personnes, le rassemblement toulousain, avec ses pancartes « IVG pénalisée femmes sacrifiées », ou « mon corps mon choix », a été rejoint par la députée écologiste Sandrine Rousseau. « On voit qu’il y a plein de pays dans lesquels les droits à l’IVG reculent parce qu’avec la montée de l’extrême droite, les droits à l’IVG reculent », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Cette manifestation vient signifier « qu’on est conscient du fait que c’est un droit qui peut à chaque instant être remis en cause et qu’on ne lâchera rien », a-t-elle averti, relevant l’entrée au gouvernement de Michel Barnier de « rares députés et sénateurs » qui « ont voté contre la constitutionnalisation de l’IVG », citant Annie Genevard et Bruno Retailleau.

« Les gens pensent » que le droit à l’IVG est « acquis » a souligné Patricia Barango, 36 ans, diplômée pour devenir éducatrice à la vie affective et sexuelle. Mais « il y a d’autres pays en Europe où ils sont revenus sur justement le droit à l’IVG, notamment en Pologne, mais aussi dans certains États des États-Unis. Donc non, ce n’est pas un droit acquis ».

Des moyens supplémentaires réclamés

À Lille, où environ 150 personnes ont manifesté, la « démission des parlementaires qui ont voté contre l’IVG dans la constitution » en mars a été réclamée lors des prises de parole. « Tu ne veux pas que j’avorte alors castre-toi », ou « le droit de choisir est vital », clamaient plusieurs pancartes. « On lutte pour qu’il y ait moins de culpabilité dans cet acte », a expliqué Léa, 24 ans, étudiante en psychologie, tandis qu’Estelle, 39 ans, plaidait pour davantage de moyens, « des lieux accessibles et plus de répartition dans la charge mentale de l’avortement ».

À Nice, une centaine de personnes selon la police se sont réunies pour exprimer leur « solidarité avec les femmes du monde entier ». « On manifeste pour l’accès à l’IVG en Europe et dans le monde mais aussi en France où l’on dénonce les freins qui existent », a expliqué Clémence Rouland, 35 ans, membre du collectif Droits des femmes.

Selon les chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en France en 2023, 8 600 de plus qu’en 2022. Mais pour les associations féministes et 89 % des Français, des freins persistent notamment en termes de structures et de délais, selon un baromètre Ifop publié par le Planning Familial. L’association Alliance Vita, qui milite contre l’IVG, soutient au contraire que l’accès a été « simplifié, voire banalisé ». Le Premier ministre Michel Barnier a assuré que les « droits acquis », notamment en matière d’avortement, seraient « intégralement préservés ».





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