Décès de l’écrivain libanais Elias Khoury  : au cœur de la tragédie palestinienne – Kapitalis

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La scène littéraire arabe et libanaise vient de perdre l’une de ses grandes figures des cinquante dernières années, le romancier, dramaturge et critique littéraire libanais Elias Khoury qui est décédé le 15 septembre 2024 à l’âge de 76 ans.

Né le 12 juillet 1948 à Beyrouth, le défunt est un intellectuel de renommée internationale, auteur d’une dizaine de romans, traduits dans de nombreuses langues, trois pièces de théâtre ainsi que divers ouvrages de critiques littéraires. Il était aussi rédacteur en chef du journal Al-Mulhaq, le supplément hebdomadaire du quotidien libanais Al-Nahar.

Né dans une famille chrétienne, il était proche des cercles de la gauche libanaise et soutenait la cause palestinienne. Il a d’ailleurs été membre du Fatah, la plus importante organisation palestinienne au sein de l’OLP, et prit part à la guerre civile libanaise et fut blessé, perdant temporairement la vue. Sur le plan littéraire, il sera très proche des intellectuels palestiniens comme Hicham Charabi et Mahmoud Darwich   

Il a aussi enseigné à l’université Columbia à New York, à l’université américaine de Beyrouth, à l’université libanaise et à l’université de New York.

Son roman ‘‘La porte du Soleil’’ (1998) raconte l’épopée des réfugiés palestiniens au Liban depuis la Nakba en 1948, et évoque de façon subtile les idées de mémoire, de vérité et de témoignage. Il a été transposé à l’écran par le cinéaste Égyptien Yousry Nasrallah. Interviewé par le journal israélien Yediot Aharonot à la suite de l’édition en hébreu de ce roman, Khoury expliqua : «Quand je travaillais sur ce livre, j’ai découvert que l’‘‘autre’’ est un miroir de ‘‘Je’’. Étant donné que j’écris depuis près d’un demi-siècle sur l’expérience palestinienne, il est impossible de lire cette expérience autrement que dans le miroir de l’‘‘autre’’ israélien. Pour cette raison, quand j’écrivais ce roman, j’ai fait beaucoup d’efforts pour essayer d’éviter les stéréotypes du Palestinien mais aussi les stéréotypes de l’Israélien comme il apparaît dans la littérature arabe et spécifiquement dans la littérature palestinienne de Ghassan Kanafani, par exemple, ou même d’Emil Habibi. L’Israélien n’est pas seulement le policier ou l’occupant, il est l’“autre”, qui a aussi une expérience humaine, et nous avons besoin de cette expérience. Notre lecture de son expérience est un miroir pour notre lecture de l’expérience palestinienne.»

L’un des récents romans de Khoury, ‘‘Yalo’’ (2004), raconte l’histoire controversée d’un ancien milicien accusé de crimes pendant la guerre civile et décrit l’utilisation de la torture dans le système judiciaire libanais.

Les romans de Khoury sont remarquables pour leur approche complexe à la fois des thématiques politiques et des questions plus fondamentales sur le comportement humain. Ils impliquent souvent un monologue intérieur. Dans ses œuvres récentes, Khoury utilise beaucoup d’éléments de l’arabe familier, même si le langage de ses romans reste principalement l’arabe classique. Cette utilisation du vocabulaire dialectal aide à la crédibilité et à la spontanéité de la voix narrative. Alors que l’utilisation du dialecte au sein des dialogues est très courante dans la littérature arabe moderne, Khoury introduit l’arabe familier dans les narrations, ce qui est inhabituel.

Les œuvres d’Elias Khoury ont été traduites en anglais, français, allemand, hébreu, italien, catalan et suédois.

D’après Wikipedia



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