Dans le Centre-Val-de-Loire, deux équipementiers automobiles vont fermer leur usine

Partager

« Depuis l’annonce, on est encore sous le choc. Il nous a fallu neuf jours pour commencer à en parler à l’extérieur », se justifie Murielle Tassaert, 43 ans, coordinatrice logistique et secrétaire du comité social et économique (CSE) de Pullflex, à Saint-Martin-le-Beau (Indre-et-Loire). Elle se remémore mille fois la scène, à la fois brutale et aseptisée.

Lire aussi le décryptage | Article réservé à nos abonnés L’impitoyable chasse aux coûts de Carlos Tavares chez Stellantis

Le 10 juin, le directeur général Europe de ce fabricant de garnitures pour l’industrie automobile, son directeur des ressources humaines et le responsable de l’usine ont convoqué les représentants des cinquante-six salariés. « Ils nous ont demandé de nous asseoir et ont lancé un diaporama bien ficelé sur l’historique de l’entreprise, sa gamme de produits, les conséquences du Covid-19, de la guerre en Ukraine, du coût de l’énergie… Puis les deux dernières diapos ont présenté un “transfert d’activité” et un “planning des prochaines réunions”. On s’est tous regardés. A aucun moment, ils n’avaient prononcé le mot “fermeture”, comme s’ils n’assumaient pas. »

L’ensemble des salariés se sont finalement fait expliquer que leur usine allait cesser de produire d’ici à la fin de l’année, faute de rentabilité. Ce petit sous-traitant de Renault et Stellantis, installé à 20 kilomètres de Tours, fabrique depuis 1968 les mousses de garniture qui, cachées sous de la feutrine, habillent l’habitacle.

Un sort similaire

Les salariés étaient encore 280 il y a vingt ans, avant que les commandes ne se délitent, peu à peu. Ce qu’il reste de la production – une dizaine de millions d’euros de chiffre d’affaires annuel – sera délocalisé en Eure-et-Loire, en Slovaquie et au Portugal, où Howa, la maison mère nippone, est présente.

« Ici, on est tous à peu près au smic. On n’a jamais rien réclamé pour ne pas causer de tort aux repreneurs successifs, et voilà le résultat », résume Mme Tassaert. Ici, le RN a remporté 33,50 % des suffrages aux dernières élections européennes, un peu plus que la moyenne nationale (31,4 %). Candidat à sa réélection, Daniel Labaronne (Renaissance, Indre-et-Loire), est allé parler aux ouvriers.

Il dit avoir appelé Bercy et veut agir pour que le PSE soit généreux. Maxime Maintier, son rival LR, peste contre ces « constructeurs automobiles qui affichent d’excellents résultats tout en tournant le dos aux ouvriers français ». Il réclame « une droite sociale, qui saura lutter contre le dumping social et les dérapages du libre-échange ». Les salariés ont refusé une rencontre avec le candidat Reconquête !.

A Diors, dans l’Indre, les 180 ouvriers d’Impériales Wheels, le dernier fabricant français de jantes aluminium, s’apprêtent à connaître un sort similaire. La direction s’était déclarée en cessation de paiements auprès du tribunal de commerce le 22 février 2024… la quatrième fois en dix ans. Une nouvelle audience est prévue ce jeudi 20 juin, mais aucune offre de reprise n’a été déposée, ce qui rend le placement en liquidation judiciaire inéluctable.

Il vous reste 28.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

#Dans #CentreValdeLoire #deux #équipementiers #automobiles #vont #fermer #leur #usine

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut