Cyclisme sur piste aux JO 2024 : Mathilde Gros essuie un échec dans son vélodrome, trois ans après la désillusion de Tokyo

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Elle rêvait d’un bis, elle n’aura fait que le lever de rideau. Mathilde Gros, championne du monde de vitesse individuelle dans son vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines en 2022, n’a pas dépassé le stade des huitièmes de finale deux ans plus tard, pour ses Jeux olympiques. Le dénouement du tournoi, dimanche 11 août, se fera sans elle. « Un gros coup de massue », concède Grégory Beaugé, l’entraîneur du sprint français, presque plus « sonné » que sa coureuse, qui ne visait rien d’autre que l’or.

Celle qui pensait avoir touché le fond à Tokyo, en 2021, a fait encore pire à Paris et, une heure après sa sortie, n’a trouvé aucune explication à sa prestation. Nul besoin d’être un maquignon du vélo pour constater que Mathilde Gros, samedi, avait perdu toute capacité à accélérer, et même toute volonté dès lors que son adversaire se hissait au niveau de son pédalier.

Son échec ne peut être lu isolément de celui du sprint dans son ensemble, dont les résultats sont historiquement faibles chez les hommes. Samedi toujours, les deux Français ont été éliminés dès le premier tour du keirin. Mais Mathilde Gros est la tête de pont d’un cyclisme sur piste en quête d’incarnation depuis la retraite d’athlète de Grégory Beaugé ; alors la chute fait plus de bruit.

Des coups d’éclat et des déceptions

Il n’a pas fallu longtemps à la Provençale pour être annoncée comme une pépite, une force brute propre à fabriquer des médailles. Tout a été écrit sur cette jeune basketteuse montée un jour sur un vélo d’appartement dans une salle de musculation, sous l’œil d’un entraîneur fédéral s’apercevant que la jeune fille envoie plus de watts que les meilleures cadettes. Déménagement à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), découverte compliquée de la discipline, mais très vite viennent les premiers titres internationaux en juniors, alors elle s’accroche.

A 18 ans, elle est déjà vice-championne d’Europe chez les grandes, et la piste française se dit qu’elle tient là sa nouvelle Félicia Ballanger, triple championne olympique en 1996 et 2000. Mais sa carrière suit une courbe sinusoïdale, faite de quelques coups d’éclat, comme les Mondiaux de 2022, et de déceptions répétées. Cela n’empêche pas l’intéressée d’attirer les regards enamourés de la presse et des partenaires, toujours plus nombreux à l’approche des Jeux – plus d’une dizaine, trouvés par son agent, l’ancien athlète Leslie Djhone.

En équipe de France, certains constatent que Mathilde Gros est très entourée. Trop, parfois. Entraîneur, préparatrice mentale, naturopathe, coach de yoga, agent, parents très impliqués, et depuis peu une consultante extérieure, Félicia Ballanger. Gros avait contacté l’ancienne comme un enfant approche une idole et, à Tokyo, avait pleuré toutes les larmes de son corps dans les bras de la triple championne olympique. « Tout s’écroule à ce moment-là, racontait-elle à L’Equipe en novembre 2023. Pendant cinq mois, je n’avais même pas envie de prendre le départ d’une course sur piste. La peur de perdre encore était trop importante. Il y a eu les Championnats du monde à Roubaix seulement deux mois après les Jeux de Tokyo. Là, j’en étais à vouloir tomber toute seule. Je me disais : “Tombe et pète-toi un truc”. »

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