Cette fois, c’est certain, même la Banque de France le confirme. La production de crédits immobiliers sort du marasme dans lequel elle a plongé il y a deux ans. En juillet, selon les chiffres de l’institution, les banques ont délivré 11,3 milliards d’euros de prêts à l’habitat aux particuliers (hors renégociations). C’est 2,7 milliards de plus qu’au mois de juin et 4,4 milliards supplémentaires qu’en mars. La barre des 9 milliards d’euros de crédits délivrés n’avait plus été dépassée depuis septembre 2023.
Un net rebond que les courtiers et les banques ont constaté depuis la fin du printemps mais qui ne se traduisait pas encore dans les chiffres officiels. « Dans nos statistiques apparaissent les crédits acceptés de manière irrévocable par les clients, décrypte Marie-Laure Barut-Etherington, directrice générale adjointe des statistiques, études et international à la Banque de France. Compte tenu des délais, les crédits de juillet, ce sont des offres négociées de fin avril à début juin. »
Mais pourquoi la machine se relance enfin après deux ans de plongeon qui auront vu les taux de crédit sur 20 ans et plus passer de 1 % à 4,5 % divisant quasiment par 4 la production mensuelle par rapport au record de 22,2 milliards d’euros en mai 2022 ? Le moteur de la relance est en grande partie la baisse des taux engagée en décembre. Après être passé sous la barre des 4 % en mars, le taux moyen sur 20 ans approche désormais les 3,5 %. En juillet, la Banque de France constate ainsi que les taux des nouveaux crédits à l’habitat sont à 3,64 %. De quoi redonner les coudées franches aux acheteurs.
Les banques optimistes sur la remontée de la demande
S’y ajoute une diminution des prix de l’immobilier, chiffrée à -5,2 % sur un an dans l’ancien selon l’Insee, couplée à une amélioration du pouvoir d’achat grâce aux augmentations de salaires alors que l’inflation est repassée sous les 2 % en août. « Tout ça concourt à relancer le crédit immobilier d’autant plus qu’il y a un vrai appel des banques aux emprunteurs, ajoute Marie-Laure Barut-Etherington. Elles sont vraiment en position agressive en termes de distribution du crédit. »
Faut-il alors s’attendre à un rebond de plus grande ampleur ? L’été est une période traditionnellement plus calme sur le front des prêts à l’habitat et l’incertitude politique pourrait aussi atténuer la remontée de la production. Mais les établissements bancaires sont, eux, optimistes. Selon le « Bank lending survey », une étude de la Banque centrale européenne sur les anticipations du marché, les banques françaises estiment majoritairement que la demande en crédit à l’habitat va augmenter au 3e trimestre. Une première depuis plus de trois ans. Si vous avez un projet immobilier, les feux sont au vert.
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