Comment le patrimoine parisien compte tirer profit du succès des Jeux olympiques de Paris 2024

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Les images resteront gravées dans les mémoires. La place de la Concorde électrisée par la breakdance, la verrière du Grand Palais ambiancée par les vivats des supporteurs d’escrime, le domaine de Versailles réveillé par les épreuves d’équitation, l’esplanade des Invalides métamorphosée en pas de tir… Ovationnés par les compétiteurs qui n’avaient jamais connu pareil cadre sportif, les monuments parisiens sont les autres grands gagnants des Jeux olympiques (JO), qui se prolongent jusqu’au dimanche 8 septembre avec les Paralympiques.

Depuis longtemps déjà, le monde de la mode a tiré parti des lieux historiques pour magnifier ses défilés. En quelques semaines, le patrimoine s’est révélé comme un allié de choix dans le narratif de l’exploit. « Le Grand Palais, c’est sûr, ce n’est pas la salle d’escrime de Plovdiv [ville bulgare] », plaisantaient, samedi 27 juillet, les escrimeurs français interrogés par Libération. L’épéiste Boladé Apithy était subjugué : « C’est une dinguerie, je vais demander à la fédération d’organiser chaque année une compétition ici. »

« Pourquoi pas ? », s’esclaffe le président du Grand Palais, Didier Fusillier. Mais plutôt tous les deux ans, le carnet de bal de la nef étant déjà surchargé. Après tout, le test grandeur nature auprès des 300 000 spectateurs qui s’y sont relayés pendant quinze jours s’est révélé concluant, y compris en matière d’acoustique. Monter des gradins, c’est faisable. Aménager les abords du site, c’est une tout autre paire de manches, l’écueil principal pour les organisations sportives étant le coût du Grand Palais. Entre le montage, le démontage et une dizaine de jours de compétition, l’addition grimpe à 1 million d’euros pour une location d’un mois.

Au château de Versailles aussi, des scénarios pour accueillir d’autres manifestations sportives sont à l’étude. Le sujet a même été abordé lors d’une réunion organisée mardi 3 septembre avec les fédérations équestres. « Si on trouve des solutions respectueuses du site et économiquement viables, ce serait merveilleux, parce que c’est totalement dans l’ADN du château, qui fut un relais de chasse », s’enthousiasme son président, Christophe Leribault.

« Faire du Grand Palais un outil de diplomatie »

Musées et monuments parisiens veulent désormais convertir en argent, voire en or, la visibilité inespérée offerte par les Jeux olympiques. Malgré une fréquentation en chute de 25 % à 50 % cet été, tous ont bon espoir d’attirer un nouveau public, de décrocher davantage de privatisations. Et de tirer par la manche les riches mécènes qui se sont faits rares ces derniers temps. « Je ne peux pas dire que j’ai croisé un grand milliardaire australien soudain épris d’amour pour Versailles », concède Christophe Leribault, qui mise sur le long terme.

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