Comment la langue française s’enrichit avec des termes comme « défilement morbide » ou « surexposition infantile »

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« Ceci n’est pas un “tote bag”. C’est un sac (en toile) ! », peut-on lire sur le cabas distribué aux invités de la cérémonie d’installation de la nouvelle commission d’enrichissement de la langue française organisée, lundi 27 mai, au ministère de la culture. Renouvelée tous les quatre ans, cette assemblée qui compte dix-neuf membres conçoit des nouveaux termes français et promeut leur diffusion. L’écrivain et critique littéraire Frédéric Vitoux, membre de l’Académie française et président de la commission, vante la singularité de ce dispositif interministériel « qui n’existe nulle part ailleurs », et qui revendique près de 9 500 termes recommandés depuis 1972.

Sept personnalités issues du monde académique, institutionnel et professionnel ont été nommées sur proposition de ministres. Parmi ces nouvelles têtes, figurent une conseillère d’Etat ; une inspectrice générale de l’éducation, du sport et de la recherche ; le président de l’Association française des investisseurs institutionnels ; une professeure des universités ; un directeur de laboratoire ; la directrice des expositions de la Cité des sciences et un communicant.

Rachida Dati, ministre de la culture, ouvre la cérémonie. « Pour rester une grande langue internationale, il faut pouvoir tout dire, tout nommer (…) Ne plus nommer, c’est déjà renoncer à notre imaginaire, à notre souveraineté intellectuelle », déclare-t-elle. L’écrivain libano-français Amin Maalouf, secrétaire perpétuel de l’Académie française et membre de droit de la commission, prend ensuite la parole : « En cette époque d’égarement, une grande nation, fière de sa culture, doit s’approprier la modernité, ses instruments, ses mots. »

Lire le portrait (en 2023) : Article réservé à nos abonnés Amin Maalouf a été élu secrétaire perpétuel de l’Académie française

Un mercredi par mois, les membres de cette antichambre du langage se retrouvent dans une salle du ministère de la culture pour discuter de nouveaux termes, le temps d’une matinée. Dix-neuf groupes d’experts, qui se réunissent dans douze ministères, identifient pour eux des mots et des expressions dans leur domaine professionnel respectif. Ils établissent des listes de nouveaux mots, associés à une définition, puis les font remonter aux membres de la commission.

Quatre anglicismes identifiés

En 2023, quarante-trois termes ont été examinés, en moyenne, au cours de chaque réunion de la commission. L’Académie française à laquelle les propositions sont transmises émet un premier avis, puis un second après un nouvel examen des termes. La navette linguistique prend fin lorsque les nouveaux termes sont publiés dans le Journal officiel, après accord du ministre concerné (le ministre de la santé s’il s’agit d’un terme médical). Leur usage devient alors obligatoire pour les agents de la fonction publique.

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