Clôture des Jeux paralympiques: les coulisses du spectacle avec «24 stars françaises de l’électro»

À 46 ans, Romain Pissenem est l’homme de l’ombre des plus grands shows électro de la planète. Les spectaculaires shows de David Guetta au Vélodrome de Marseille et Dj Snake au Stade de France, l’électro aux MTV Awards et aux NRJ Awards la plus grande émission européenne de musique, c’est lui. Pour Thierry Reboul, producteur exécutif des cérémonies des Jeux de Paris 2024 et Thomas Jolly directeur artistique, faire appel à ce Lorrain était une évidence. 

«J’ai toujours eu envie de ramener l’énergie et le côté festif des concerts dans les théâtres. Et inversement, explique-t-il depuis Londres où il est basé. En 2006, les Daft Punk ont donné leur inoubliable concert avec la pyramide au festival de Coachella en Californie. Un an plus tard, les tubes mondiaux de David Guetta comme When Love takes it over, Sexy Bitch et Getting over You sont sortis des clubs pour passer à la radio. Quand il a été question de les jouer sur scène devant des dizaines de milliers de spectateurs, la production du show est devenue essentielle.» Pour celui qui vient du théâtre, c’était l’occasion ou jamais. 

Début 2024, il est investi d’une quadruple mission: créer un line-up de 24 stars françaises de l’électro, faire lever et danser le public, créer un show spectaculaire, populaire et raconter l’histoire de l’électro, un domaine où la France a une place prépondérante à l’international. Pour des raisons de planning, il manquera juste David Guetta qui joue le même soir en Allemagne et Dj Snake. 

La soirée va démarrer à 20h30 avec l’entrée dans le stade des champions des paralympiques, les discours et tout l’aspect protocolaire des JO. Le show commencera seulement à la nuit tombée soit vers 21h45. Une façon d’éviter le fameux tunnel protocolaire qui fait inévitablement retomber l’enthousiasme et d’avoir le noir complet nécessaire pour magnifier le travail sur les lumières. «Nous capterons l’énergie du public en le plaçant à l’intérieur du show. Les artistes ont accepté de jouer uniquement leurs tubes iconiques, des succès planétaires avec des centaines de milliers de clics sur YouTube. Vous entendrez sûrement Martin Solveig joué Hello ou Intoxicated. Et Cassius se mettre au clavier pour leur iconique 1999. Ils savent qu’on se lève et danse plus facilement quand on connaît les titres. D’ailleurs, beaucoup vont reconnaître un son sans forcément avoir déjà entendu le nom du DJ producteur. Pour le côté spectaculaire, vous verrez un gros travail sur la lumière. J’aime les matrices créées par un même objet démultiplié des milliers de fois. On aboutit à un décor presque architectural», dit-il en montrant des photos de ses précédentes créations où des fils de lumière dorée forment une immense toile d’araignée aux angles parfaits.

Honneur à Jean-Michel Jarre

Comme Marc Cerrone a déjà eu son heure de gloire en faisant danser la tour Eiffel le 26 juillet dernier, Romain Pissenem a pu donner la place d’honneur à Jean-Michel Jarre. À lui d’ouvrir le show et de transformer le stade de France en immense piste de danse. D’Oxygène à Equinoxe, le maître a composé un medley spécial pour l’occasion. «Il fourmille d’idées et travaille énormément. Il consacre beaucoup de temps à ce show», souligne notre producteur impressionné de collaborer avec son idole, pionnier de l’électro. Son DJ set terminé, Jean-Michel Jarre passera le relais aux autres artistes. Ce qu’on appelle un «back to back» dans le jargon du spectacle vivant. 

Pour représenter toutes les époques de l’électro et toutes les générations, Romain Pissenem a découpé ce «voyage dans le temps» en quatre tableaux. D’abord «L’énergie» avec Busy P ou encore Kiddy Smile. Puis «Rave» avec Agoria, Chloé Caillet, Irène Drésel. Suivi par «Radio» avec les stars connues du grand public comme Kungs, Ofenbach et Martin Solveig. Et pour finir, l’apogée de la soirée avec un grand final où les 24 artistes se retrouveront pour la première fois ensemble. Sans oublier une ou deux surprises. Rendez-vous dimanche 8 septembre au Stade de France. Pour dire adieu aux Jeux de Paris 2024 dans la joie et la fête, il reste encore une poignée de places.