Climat : l'été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré sur la Terre

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La période de juin à août surpasse le précédent record de températures enregistré en 2023, selon l’observatoire Copernicus. Canicules, sécheresses et incendies dévastateurs ont frappé cet été différentes régions du globe.

L’été 2024 le plus chaud jamais mesuré sur la planète. De juin à août, les trois mois de l’été de l’hémisphère nord ont connu la température moyenne mondiale la plus élevée jamais mesurée, surpassant déjà le record de 2023, a annoncé le 6 septembre l’observatoire européen Copernicus.

«Ces trois derniers mois, la planète a connu les mois de juin et d’août les plus chauds, la journée la plus chaude et l’été de l’hémisphère nord le plus chaud», s’est alarmée Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus, dans son bulletin mensuel. «Cette série de records augmente la probabilité que 2024 soit l’année la plus chaude jamais enregistrée», là aussi devant 2023, a-t-elle ajouté. 

Des records de chaleur en août

Des pays comme l’Espagne, le Japon, l’Australie (en hiver), la Corée et la Chine ont annoncé la semaine dernière avoir mesuré un record de chaleur pour un mois d’août.

Les mois de juin et d’août 2024 ont été marqués par des records de chaleur sur l’ensemble de la planète.
Capture d’écran Copernicus

L’été 2024 est aussi devenu la référence historique en Grèce, où les températures estivales moyennes ont augmenté de 2,3°C depuis 1960. Les «phénomènes extrêmes observés cet été ne vont faire que s’intensifier, avec des conséquences dévastatrices pour les peuples et la planète, à moins que nous prenions des mesures urgentes pour réduire les gaz à effet de serre», a encore mis en garde Samantha Burgess.

L’humanité, qui émettait environ 57,4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 en 2022 selon l’ONU, n’a pas encore entamé un net recul de sa pollution carbone, même si le pic pourrait être atteint en 2024 ou 2025. La Chine, premier pollueur devant les États-Unis mais qui construit deux fois plus de capacités dans l’éolien et le solaire que le reste du monde, pourrait avoir entamé une légère réduction inédite en 2024, selon des experts.

Typhons, canicules

En attendant, les fléaux climatiques se sont succédé sur tous les continents. Au moins 1300 personnes sont mortes sous la canicule lors du pèlerinage de la Mecque en juin. L’Inde, régulièrement sous plus de 45°C, a testé les limites de son système électrique et vu son économie ralentie, avant une intense mousson et des inondations meurtrières.

Arrivée de la mousson dans une capitale indienne surchauffée, aux prises avec une vague de chaleur ces dernières semaines, à New Delhi, Inde, 27 juin 2024.
Priyanshu Singh / REUTERS

Dans l’ouest des États-Unis, les incendies ont fait rage après plusieurs canicules qui ont asséché la végétation depuis juin et fait plusieurs morts. Dans le Nevada, Las Vegas a connu en juillet un mercure de 48,9°C record. Au Maroc fin juillet, une brutale canicule faisait 21 morts en 24 heures dans le centre du pays, en proie à sa sixième année consécutive de sécheresse. Mais les bilans complets mettent du temps à être publiés : une étude publiée mi-août a dévoilé pour l’Europe une estimation de 30.000 à 65.000 morts, principalement chez les plus âgés, en raison de la chaleur en 2023.

En Asie, le typhon Gaemi, qui a tué en juillet des dizaines de personnes et dévasté des régions aux Philippines et en Chine, a été accentué par le réchauffement climatique, a confirmé une étude publiée dès août. Au même moment, le Japon était durement frappé à son tour par les pluies diluviennes du typhon Shanshan. Au Niger, pays sahélien désertique très fragilisé par le changement climatique, les inondations en juillet ont fait au moins 53 morts et 18.000 sinistrés.

Seuil de 1,5°C

Août 2024 s’est conclu avec une température moyenne mondiale de 16,82°C selon Copernicus, soit 1,51°C plus chaud que le climat moyen préindustriel (1850-1900), autrement dit au-dessus du seuil de 1,5°C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015. Ce seuil emblématique a déjà été battu sur 13 des 14 derniers mois, selon Copernicus, pour qui les 12 derniers mois ont été en moyenne 1,64°C plus chauds qu’à l’ère préindustrielle. Après 2023 et son anomalie de 1,48°C selon Copernicus, 2024 a donc de fortes chances de devenir la première année calendaire à dépasser le seuil fatidique. Une telle anomalie devrait toutefois être observée en moyenne sur plusieurs décennies pour considérer que le climat, actuellement réchauffé d’environ 1,2°C, s’est stabilisé à +1,5°C.

   

Anomalies de la température de l’air en surface durant l’été boréal (juin-juillet-août) par rapport à la période 1991-2020.
Capture d’écran Copernicus

Ces records incessants sont alimentés par une surchauffe inédite des océans (70% du globe), qui ont absorbé 90% de l’excès de chaleur provoqué par l’activité humaine: la température moyenne à la surface des mers se maintient ainsi à des températures hors normes depuis mai 2023.

Cet effet du réchauffement climatique a été accentué pendant un an par El Niño et la fin depuis quelques mois de ce phénomène cyclique au-dessus du Pacifique laissait espérer une modération des températures mondiales. Mais dans ce cas, le phénomène «El Niño n’a pas été l’un des plus forts», note pour l’AFP Julien Nicolas, scientifique du C3S, et La Niña, le cycle inverse synonyme de refroidissement, se fait attendre.

«Certains modèles indiquent une poursuite des conditions neutres actuelles alors que d’autres indiquent des températures clairement plus basses que la normale» dans l’océan Pacifique tropical, «donc il est encore difficile de savoir ce que nous réserve la fin de l’année», a-t-il ajouté.

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