Cinq tendances horlogères contre la morosité

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Minis ou maxis, régressives, rose shocking, unisexes ou classiques jusqu’au bout des aiguilles, ces montres font l’actualité.

Les femmes sont-elles des amateurs de montres comme les autres ? Petit diamètre peut-il rimer avec gros effet ? Les mangas sont-ils suisses ? Et le rose plaît-il enfin aux messieurs ? Autant de questions existentielles qui agitent le monde horloger. Nous avons fait le tour du cadran en cinq tendances de rentrée.

1 Les minimontres sont de retour

On l’avait pressenti avec la réapparition en juin dernier de la toute petite version de la Royal Oak d’Audemars Piguet. En cette rentrée, place à la Mini Tank Louis Cartier (7 600 €, à droite). Cette déclinaison au boîtier en or jaune (de 28 sur 15,2 mm) complète la collection de micromontres de la marque horlogère la plus tendance du moment : Tank Américaine, Baignoire, Panthère, sans oublier la réédition d’un petit modèle de Tortue de 1922. De petits bijoux animés par des mouvements quartz. « C’est un coup de maître, je trouve ces créations superbes, ça donne un statut d’accessoire de mode à la montre », juge Édouard Genton, à la tête de nombreuses boutiques horlogères dans l’est de la France. Pour l’occasion, tout a été miniaturisé, repensé et ajusté au millimètre, design comme mouvement. « Les minimontres ont vraiment la cote à l’heure actuelle, analysent Anne de Pontonx et Clara Dufour, de Françoise Paris, spécialiste des montres vintage au féminin. La montre bijou a longtemps été associée aux femmes d’un certain âge. Mais les choses ont changé, les jeunes femmes les adorent. D’autant qu’on les voit de plus en plus souvent au poignet des stars, féminines mais aussi masculines. » Pour Pierre Rainero, directeur de l’image, du style et du patrimoine de la maison de la rue de la Paix, «il y a un goût certain chez Cartier pour la beauté liée à la miniaturisation. Porter des petits objets est avant tout une source d’élégance, et ces montres de petite taille n’intéressent pas seulement les femmes. Nous recevons autant de requêtes d’hommes. »

Tissot PRX UFO Grenfizer.
Tissot

2 Le « Swiss made » se décoince

On reproche souvent à l’industrie suisse d’être trop sérieuse. Mais avec une nouvelle génération de patrons née dans les années 1970 désormais aux commandes de grandes maisons, le ton change. À l’instar de cette incro yable Tissot PRX UFO Grendizer, imaginée en collaboration avec Go Nagai, créateur japonais de Goldorak (Grendizer de son nom d’origine), le robot géant des années « Récré A2 ». Ici, la montre est même proposée dans un écrin en forme de soucoupe volante ! (notre photo, 895 €) « J’aime les montres, j’adore Goldorak. C’était un rêve de gosse, un retour à l’enfance, confie Sylvain Dolla, président de Tissot. Pour notre génération, c’est LE premier dessin animé, celui qui nous a tous marqués. Pourtant, au départ, il ne parlait pas aux moins de 28 ans de nos équipes. Mais même si les jeunes ne connaissent pas, les mangas les inspirent. » Une inspiration étonnante de la part d’une maison suisse aussi établie et importante que Tissot ? « Il faut être disruptif, sinon on s’ennuie ! Une Tissot représentera toujours un choix sûr aux yeux des amateurs de montre, mais ce statut ne doit pas nous empêcher de nous amuser. Si les gens achètent nos produits, c’est parce que l’on prend du plaisir à les faire. L’horlogerie, ce n’est que de la passion : nous vendons des cadeaux ! Une montre Tissot sur trois est achetée pour être offerte. Et qui dit cadeau, dit émotion. »

3 Le rose prend ses marques

Le rose n’est plus l’apanage des femmes. Et en particulier chez les fans de montres. L’un des garde-temps les plus recherchés cette année est en effet la Black Bay Chrono Pink de Tudor, boîtier en acier de 41 mm, cadran bombé couleur bubble-gum aux sous-compteurs noirs (ci-contre, 5 720 €). Les rares exemplaires disponibles se sont littéralement arrachés en boutique, et se revendent à plus de 10 000 euros en seconde main, via la plateforme Chrono24. « Nous nous sommes rendu compte que de nombreux partenariats de Tudor ont en commun la couleur rose, confie-t-on du côté de la marque au bouclier. Du maillot du leader du Giro d’Italia à la couleur totem de notre ambassadeur Jay Chou (superstar de la « Mandopop » chinoise, NDLR) en passant par l’identité visuelle de l’Inter Miami CF de David Beckham. Nous avons voulu célébrer ce choix esthétique qui dénote une audace certaine. » Tudor n’est pas la seule à oser le cadran rose, à porter au mas culin comme au féminin. On en trouve, généralement en acier, aussi bien chez Longines que Frédérique Constant, Breitling, Zenith et Omega. « Chez TAG Heuer, l’Aquaracer rose (ci-contre, 3 850 €) est le meilleur exemple de cette envie de couleur pour casser les codes », estime le revendeur Édouard Genton.

Les montres entre cadran rose et classicisme.
DR

  

4 Hommes, femmes, peu importe

Les montres ont-elles un genre ? En tout cas plus pour Zenith qui ne classe plus ses modèles en fonction des hommes et des femmes (notre photo, chronographe Defy Skyline, 13 900 €). « On a toujours vu, en horlogerie, des collections unisexes qui pouvait être échangées au sein d’un couple, comme la Tank ou la Reverso, estime Sébastien Lepage, cogérant de la maison Lepage fondée en 1922. Mais je constate de plus en plus de demandes de la part de femmes pour des montres d’homme, telles les Speedmaster d’Omega. Toutes ne se reconnaissent pas dans les montres dites féminines en nacre et diamants de petit diamètre. C’est une tendance qui se renforce, également avec des clientes qui portent les montres de leur mari et viennent les mettre à taille en boutique. J’ai plusieurs couples de clients qui choisissent le cadeau de monsieur ensemble, en ayant bien en tête qu’ils se le passeront ! » À cela s’ajoute l’effet Taylor Swift, qui arbore régulièrement la même Rolex que son fiancé et star du football américain, Travis Kelce, lorsqu’elle va le supporter en tribune.

5 Le classique rassurant

Alors que l’inflation est passée par là, les adeptes de belle horlogerie jouent la carte de la simplicité et de la sobriété. « L’achat d’impulsion, c’est fini. C’est vrai pour les montres comme pour les voitures, confirme Édouard Genton. Nous assistons à un retour aux classiques, sans complication, comme la simple Reverso de Jaeger-LeCoultre en acier ou une Breitling Navitimer cadran noir. » Également tendance cette rentrée, les nouveaux chronographes sport chics Portofino signés IWC Schaffhausen de 39 mm de diamètre, avec boîtier acier et cadran argenté (notre photo, 8 500 €). « C’est la règle des 2 C : crise égale retour au classique, résume Yohan Bizy, directeur Europe de Frédéric Constant, Citizen et Alpina. On revient à l’échelle mondiale à aux modèles rond ou carré, en acier, sur bracelet cuir. » Valeurs sûres et savoir-faire sont donc de nouveau aux premières loges. «Les gens veulent des indémodables, assure Édouard Genton. Quartz ou mécanique, là n’est pas le sujet. En la matière, Cartier a fait un travail fabuleux, en redessinant ses Santos, Panthère, Tank ou Baignoire. L’écrin rouge et la force de la marque comptent énormément ! C’est une marque qui respecte ses clients, qui n’exagère pas en termes de prix. Mais c’est aussi une maison qui livre : vous n’allez pas attendre votre montre pendant deux ans ! »



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