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« ChatGPT versus les étudiants en droit », le clash des intelligences pour un exercice hors norme

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Qui de l’humain ou du robot remportera la bataille de l’intelligence juridique ? Qui saura écrire la meilleure déclaration des droits humains du XXIe siècle ? Les vingt-trois étudiants du Master 2 de droit constitutionnel et droits fondamentaux de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne (13e arrondissement) ont tenté de répondre à cette question, dans le cadre de leur projet de fin d’études, en organisant un « match » inédit. Ils ont confronté leurs vingt-trois cerveaux à un adversaire redoutable, une intelligence artificielle (IA) générative aux ressources infinies : ChatGPT.

Ce mardi 16 avril, la promotion d’étudiants présente, dans une salle de l’université Paris-I, les conclusions de cette expérience hors norme intitulée « Intelligence humaine vs IA ». Le match promet d’être serré. Leur professeur, Dominique Rousseau, constitutionnaliste de renom, s’installe face à ses étudiants dans un frémissement d’excitation.

Pendant environ six mois, la classe de Master 2 s’est appliquée à rédiger une nouvelle déclaration des droits humains, avec la volonté de confronter le résultat à une version du texte proposée par ChatGPT. L’objectif ? « Mettre en compétition l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle », précise Dominique Rousseau. C’est la première fois que le professeur émérite de 74 ans intègre l’IA dans son cours de droit constitutionnel. « L’idée était d’innover pédagogiquement en démythifiant cet outil, explique-t-il. Tout le monde s’en fait un peu une montagne, alors je me suis dit “Voyons ce que ça donne” ! »

L’enseignement supérieur, hostile à l’IA

Un choix pouvant paraître à contre-courant d’un mouvement d’abord très hostile à ChatGPT dans l’enseignement supérieur. Dès janvier 2023, alors que l’IA était disponible en France depuis fin 2022, des établissements tels que SciencePo Paris avaient décrété l’interdiction de son utilisation par ses étudiants. Une position nuancée ensuite, car visant uniquement un usage non déclaré, et justifiée par la volonté d’éviter le plagiat et la triche.

Aujourd’hui, de plus en plus de professeurs commencent à intégrer cet outil à leur pédagogie, notamment pour des tâches administratives rébarbatives. Sans tout à fait enterrer la hache de guerre. « Quand mes collègues ont appris mon projet, cela a fait le buzz au sein de la faculté, raconte Dominique Rousseau en riant. A ma connaissance, aucun d’entre eux n’utilise ChatGPT pour ses cours ou ses enseignements. »

Selon le mythe du « digital native » (enfant du numérique), les nouvelles générations seraient a priori plus enthousiastes que leurs aînés à l’idée de découvrir ces technologies. Pas dans le cours de Dominique Rousseau. En septembre 2023, le professeur émérite est surpris par la réaction de ses étudiants lorsqu’il leur annonce que ChatGPT sera l’un des objets de leurs recherches, pour leur examen de fin d’année : « Beaucoup semblaient méfiants. Ils avaient l’air de considérer que l’IA n’était pas un outil dont on peut se servir dans une formation de droit. » « Pour moi, dans cet exercice, ChatGPT était notre ennemi commun, assène Anna, étudiante de 23 ans. Je ne l’utilise pas d’habitude car je ne lui fais pas confiance, même si j’ai conscience qu’on va tous devoir apprendre à le manipuler. »

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