Les premiers coups de sécateurs viennent d’être donnés en Champagne. Et chaque année, une question revient : comment héberger les vendangeurs ? Selon les chiffres, 100 000 à 120 000 vendangeurs vont travailler dans les vignes ce mois-ci. Rappelons que la particularité en Champagne réside dans une cueillette exclusivement à la main. Avec les nouvelles normes, peu de vignerons logent les saisonniers.
Les prestataires de services ont donc dû s’adapter en les hébergeant dans des hôtels ou gîtes alentour. Mais bien souvent, ça ne suffit pas. « On était contraint à s’éloigner des parcelles de vignes pour trouver des hôtels aux capacités limitées. Parfois les vendangeurs faisaient près d’une heure de route. On voulait donc réduire leur temps de transport et améliorer les conditions d’accueil », confie Sébastien Rigobert, directeur de G2V. Cette année, une expérimentation voit donc le jour portée par la société de prestation viticole G2V installée à Bezannes (Marne).
100 000 euros d’investissement
Dans chaque chambre : deux lits simples, des tables de chevet et des placards sont aménagés. Vingt mètres carrés dans lesquels s’inscrit également un espace sanitaire individuel. C’est à l’intérieur d’un vaste bâtiment intégré dans l’ex-base aérienne 112, désaffectée depuis 2012, que G2V a entrepris de placer ses saisonniers. Une opportunité car ces anciens blocs de logements militaires sont restés en bon état et sont à 25 minutes de la Montagne de Reims. « La Microville 112 portée par la commune de Courcy a rafraîchi les lieux avant qu’on installe nos mobiliers. Nous avons investi près de 100 000 euros dans ces aménagements. »
Au total, ce sont deux bâtiments totalisant 5 000 m2 qui sont dédiés aux vendangeurs. La majorité d’entre eux vont arriver ce week-end (le 14 et 15 septembre). Ce sont 360 personnes qui seront installées ici jusqu’à la fin du mois. « On va recevoir des familles, des couples ou des travailleurs seuls. On a imaginé l’espace avec un foyer doté de tables de ping-pong, de jeux de cartes… On a également investi dans un terrain de volley en extérieur. Quand ils rentrent, ils vont pouvoir dîner dans un réfectoire grâce à un traiteur. »
Plusieurs cultures ou nationalités vont se côtoyer pendant ce séjour champenois. Ce sont essentiellement des saisonniers roumains et polonais qui seront présents sur ce site expérimental. « On est attentif au nombre de personnes. On ne veut pas dépasser un certain volume, il faut trouver le bon compromis », poursuit Sébastien Rigobert. Si l’expérience est concluante, la société G2V souhaiterait la pérenniser voire l’élargir. Deux autres sites ont été identifiés avec les mêmes caractéristiques d’accueil que la BA 112. « On veut couvrir toute la zone d’appellation Champagne dans les prochaines années », conclut Sébastien Rigobert.
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