Cette publicité osée vaut à un néo-syndic d’être condamné à 125.000 € d’amende

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L’humour peut coûter très cher. Un néo-syndic, placé en redressement judiciaire puis repris par une start-up, l’a appris à ses dépens. Bellman, qui avait promis de dépoussiérer le métier de syndic, a été condamné par la justice pour avoir diffusé des publicités qui «dénigrent» de manière «caractérisée» la profession. Sur l’une, on y voit, par exemple, une personne habillée de cuir de la tête aux pieds, passer l’aspirateur chez elle alors que son toit fuit. Les copropriétaires passent ainsi pour des sadomasochistes.

«La campagne avait pour objet et pour effet de porter atteinte à l’image et aux intérêts collectifs de cette profession, a jugé le Tribunal de commerce de Paris, dans une décision rendue le 4 septembre et que Le Figaro s’est procurée. «L’humour est donc un moyen d’accentuer le discrédit, ce qui n’a pas pu échapper à un copropriétaire normalement attentif», ajoute le tribunal qui a jugé que «par cette campagne, Bellman a commis un acte de concurrence déloyale, sous la forme d’un dénigrement caractérisé et que cela mérite réparation».

Nouvelle claque pour les néo-syndics

Le tribunal a eu la main lourde: l’amende s’élève à 125.000 euros (l’ANGC réclamait 500.000 euros). Mais elle n’ira pas dans la poche des plaignants, l’Association nationale des gestionnaires de copropriété (ANGC) et la Fédération nationale de l’immobilier car, durant la procédure judiciaire, Bellman a donc été liquidée. Mais, pour l’ANGC, «l’essentiel n’est pas là». «L’essentiel est d’avoir défendu l’honneur des syndics et de montrer que les syndics savaient se défendre quand ils étaient attaqués», réagit Gilles Frémont, président de l’ANGC qui espère que ce jugement «remontera le moral de tous les gestionnaires de terrain qui se sont sentis blessés par cette campagne d’affiches publicitaires dénigrantes».

C’est la deuxième victoire, en la matière, pour les syndics traditionnels, après celle obtenue, en janvier 2022, contre une autre de leurs «bêtes noires», à savoir la société Matera. Et ce, pour la même raison de dénigrement mais aussi de pratique illégale du métier de syndic et de concurrence déloyale. Cette plateforme d’aide au syndic coopératif moquait régulièrement le manque de réactivité des syndics classiques, leur incapacité à répondre au téléphone ou à résoudre rapidement les problèmes du quotidien.

Ironie du sort: après avoir longtemps raillé leur «bête noire», Matera a décidé, il y a six mois, de changer de modèle et de proposer désormais des prestations globales de syndic comme ses rivaux aux côtés de sa plateforme de services destinée aux syndics coopératifs, ces copropriétaires qui gèrent eux-mêmes leur copropriété. La faute à une offre trop étroite, comme l’a expliqué son fondateur Raphaël Di Meglio. «On est frustrés de ne pas pouvoir s’adresser aux clients qui veulent tout déléguer.» Cette stratégie rappelle celle adoptée par des néo-agences immobilières. Après avoir opté pour un forfait unique, ces jeunes pousses ont finalement abandonné ce modèle qui les a mis en difficulté financière et ont choisi le modèle de leurs aînés – un pourcentage du prix – qu’ils ont pourtant longtemps fustigé.



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