« Ce n’est pas la transition vers le véhicule électrique qui est à l’origine des difficultés de l’industrie européenne, mais la façon dont elle a été menée »

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Les nuages s’amoncellent au-dessus de l’industrie automobile européenne. Une fois n’est pas coutume, le coup de tonnerre ne vient pas d’un maillon faible du secteur, mais du leader, Volkswagen. Le groupe allemand vient de provoquer un séisme outre-Rhin en brisant un tabou vieux de quatre-vingt-sept ans. Pour la première fois depuis sa création, il envisage de fermer des capacités industrielles en Allemagne.

La direction estime qu’il y a deux usines de trop par rapport à ce que Volkswagen est capable de vendre aujourd’hui. L’événement dépasse le cadre d’un ajustement pour faire face à un aléa conjoncturel. Il constitue le signe avant-coureur d’importantes difficultés pour les constructeurs européens face à la transition vers la voiture électrique et l’avance prise par la concurrence chinoise.

Le réveil est d’autant plus douloureux que les dernières années ont été fastes. Volkswagen , Mercedes, BMW, Stellantis, mais aussi Renault qui était au bord du précipice il y a peu, ont affiché ces derniers semestres des bénéfices plus que confortables. Mais l’environnement porteur dont ils ont bénéficié depuis la crise dûe au Covid était largement en trompe-l’œil parce que reposant sur une stratégie inadaptée à la nouvelle donne.

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La désorganisation industrielle provoquée par la pandémie a abouti à un déséquilibre entre l’offre et la demande, dont les groupes européens ont profité plus que de raison. Les ruptures d’approvisionnement de semi-conducteurs les ont conduits à équiper en priorité les voitures les plus chères, les plus rentables, en prenant du retard sur le développement d’une gamme accessible.

Panne de clients

En sortie de Covid, l’épargne individuelle avait gonflé grâce aux aides publiques, les taux d’intérêt étaient au plus bas et les Etats n’hésitaient pas à subventionner l’achat de véhicule à faibles émissions de CO2. Mais tous ces soutiens ont disparu un à un, et le segment de clientèle aisée, qui avait les moyens de tenter l’expérience de l’électrique, tend aujourd’hui à s’assécher. Faute d’avoir développé d’autres relais de croissance, les constructeurs européens sont en passe de tomber en panne de clients. Après avoir englouti 250 milliards d’euros dans cette technologie, le retour sur investissement se fait attendre. Les marques comme les fabricants de batteries revoient, les uns après les autres, leurs ambitions à la baisse.

Faire porter la responsabilité de ce trou d’air à la transition vers le véhicule électrique n’est pas crédible. C’est la façon dont celle-ci a été conduite qui est en cause. Il suffit de regarder ce qui se passe actuellement en Chine pour le comprendre. En juillet, pour la première fois, les véhicules hybrides et électriques y ont représenté plus de 50 % des ventes, contre 36,1 % il y a un an. L’Europe plafonne à 25 %. La différence se joue sur l’accessibilité des modèles électriques, qui, pour certains d’entre eux, sont moins chers en Chine que leurs équivalents thermiques.

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