Catherine Breillat accusée d’avoir «organisé un viol» pendant le tournage de Romance

«Quand la parole s’est libérée avec l’arrivée du mouvement #MeToo, la mienne a été rejetée parce qu’elle risquait de décrédibiliser celle des femmes. Car c’est bien une femme, une femme encensée par la critique et qui plus est une icône féministe, que j’accuse», peut-on en quatrième de couverture de l’ouvrage sorti le 28 août dernier La Prédation (Nom féminin) signé de la comédienne Caroline Ducey brisant 25 ans de silence. 

Actrice principale du sulfureux Romance, film réalisé par Catherine Breillat en 1998, elle évoque dans son livre le viol qu’elle affirme avoir subi pendant le tournage et incrimine la réalisatrice. Romance, met en scène la jeune Caroline Ducey, alors âgée de 21 ans, dans une quête effrénée d’expériences sexuelles face au refus de son compagnon de la toucher. 

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À l’époque la promotion du film jouait sur l’ambiguïté. Les scènes de sexe du film, avec au casting l’acteur porno Rocco Siffredi et interdit aux moins de 16 ans, étaient-elles ou non simulées? «Ni dans le scénario originel ni dans le contrat que je signerai plus tard, il n’est question que ces scènes (de sexe) ne soient pas simulées», confiait la comédienne au Nouvel Obs , le 27 août. Or lors du tournage d’une séquence, «je me suis pris un cunnilingus pour de vrai et j’en ai perdu la parole. J’aurais pu me prendre aussi la sodomie pour de vrai mais mon partenaire n’a pas poursuivi, il a compris, lui. Elle (Catherine Breillat), elle ne disait rien », raconte Caroline Ducey au Parisien, dans un article paru ce jeudi 5 septembre.

Jamais je n’aurais imaginé qu’une femme s’en prenne à moi

Caroline Ducey

« Ma responsabilité, c’est de ne pas avoir eu froid aux yeux, de m’être sentie en confiance avec une femme qui avait l’âge de ma mère, de ne pas envisager qu’elle me ferait subir ce qu’elle disait vouloir dénoncer. Quand elle me dit avant le tournage qu’elle est puritaine, on peut penser qu’elle va y aller doucement. Si j’avais eu 30 ans, j’aurais tilté qu’elle me manipulait. Jamais je n’aurais imaginé qu’une femme s’en prenne à moi», estime Caroline Ducey qui pointe l’emprise de la cinéaste doublée d’une trahison.

« Tout est faux. Je vais attaquer en justice. J’avais son consentement. Et tout était écrit pour cette scène du cunnilingus », a déclaré Catherine Breillat contactée par nos confrères du Parisien. « S’il y a une logique propre à tous les prédateurs, c’est d’inverser les responsabilités, enchérit Caroline Ducey. Maintenant, il est temps qu’elle assume d’avoir organisé ce viol. Cette scène a provoqué une amnésie traumatique.»