GRAND REPORTAGE – Il faut imaginer une strada bien plus bucolique que celle de Fellini, ondoyant sur quelques hectares de collines de la province de Trévise, entre les villes discrètes de Conegliano et Valdobbiadene. Un éden italien confidentiel étonnamment préservé du tourisme, où l’on produit la version noble d’un vin faussement bas de gamme : le prosecco DOCG.
Trévise ou Venise, le choix est cornélien. C’est par l’une des deux villes que l’on doit forcément faire escale afin de prendre la direction d’une destination restée à l’écart du tourisme de masse, affichant avec insolence des panoramas vierges de tout bâtiment n’ayant pas enduré le poids des siècles. Désormais classée au patrimoine mondial de l’Unesco, cette région aux paysages de cônes saillants et de pentes abruptes est encore un lieu de passage davantage qu’une véritable destination.
De part et d’autre, on y trouve toutefois quelques établissements convaincus du potentiel immense de ce carrefour enserré entre lagune de Venise et reliefs somptueux de la chaîne des Dolomites. Des pré-Alpes trévisanes où serpente la plus ancienne route des vins d’Italie, connue sous le vocable charmeur de Strada del prosecco e vini dei colli Conegliano Valdobbiadene. Retracée en 2003, elle épouse les contours de la toute première artère œnologique italienne, sur une distance…
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