Cannes 2024, une édition sous le signe du #metoo du cinéma français

Partager

Le message envoyé aux journalistes présents ce 11 avril dans la grande salle de l’UGC Normandie, sur les Champs-Elysées, à Paris, ne pouvait être plus clair. « Iris et toute l’équipe ont décidé que le Festival sera pacifique, pacifié, joyeux, généreux et qu’on ne parlera que de cinéma. » Ces mots servirent de conclusion à la conférence de presse que Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, venait de donner en présence de la présidente, Iris Knobloch. La Sélection officielle de la 77e édition du rendez-vous cannois avait été divulguée. Dans l’attente des festivités, chacun était invité à regagner ses pénates. Le patron du Festival fermait la porte aux questions.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés la sélection de la 77ᵉ édition Festival de Cannes dévoilée

Le souhait avait été émis avec ce ton de fermeté – un brin ironique – dont Thierry Frémaux est familier. Laissant passer l’idée qu’il n’est pas dupe des journalistes. Ni de l’actualité toujours prompte à assombrir la fête et à faire craquer le vernis d’un glamour légendaire. Caisse de résonance mondiale dont la portée déborde de l’écran large, le Festival de Cannes a toujours été, depuis sa création, traversé par les luttes politiques de son époque.

Qu’il s’agisse du combat pour la parité hommes-femmes dans le cinéma, du soutien aux cinéastes iraniens emprisonnés – et 2024 en donnera une triste nouvelle occasion avec la condamnation à cinq ans de prison de Mohammad Rasoulof, dont le nouveau film, The Seed of the Sacred Fig, concourra pour la Palme d’or –, ou plus récemment de la solidarité affichée envers l’Ukraine depuis l’invasion russe en 2022. Et, bien sûr, depuis 2017 et la chute du producteur américain Harvey Weinstein, autrefois roi sur la Croisette dont il avait fait un lieu d’honneur et de prédation, du tsunami #metoo et ses multiples répliques. Un terrain sur lequel le Festival est désormais scruté à la loupe, chaque faux pas, ou supposé tel, ternissant le devoir d’exemplarité que son statut lui impose.

Pour n’en revenir qu’à l’édition précédente, la présence en compétition du film Le Retour, de Catherine Corsini, avait créé son lot de polémiques. Un temps laissé de côté, à la suite de la dénonciation d’irrégularités et de faits de harcèlement sur le tournage, le film avait été finalement réintégré faute de matérialité de faits légalement ou moralement condamnables. La venue de l’acteur américain Johnny Depp, tout juste sorti de son procès contre son ex-femme Amber Heard, au cours duquel les accusations de violences conjugales avaient été étalées sur la place publique, pour le film de Maïwenn Jeanne du Barry, n’était pas non plus passée inaperçue.

Il vous reste 69.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

#Cannes #une #édition #sous #signe #metoo #cinéma #français

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut