Budget 2025 : le patron de l’AP-HP met en garde contre les « coups de rabot » dans la santé

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Le projet de loi de Finances ne sera présenté que le 9 octobre, mais mardi après-midi, le Premier ministre Michel Barnier devrait lors de son discours de politique générale donner les lignes directrices qu’il entend donner à sa politique, notamment budgétaire. Le contexte financier est particulièrement dégradé, a-t-il plusieurs fois souligné, laissant augurer, à la suite de l’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire, la nécessité de faire d’importantes économies.

Cette perspective inquiète le milieu hospitalier, en grande souffrance depuis des années, notamment le premier groupement hospitalier français, l’AP-HP. Dans un entretien à La Tribune dimanche, le directeur de l’AP-HP, Nicolas Revel, nommé en juillet 2022, semble préoccupé par « le niveau de soutien financier que les hôpitaux recevront en fin d’année pour financer les revalorisations salariales nationales et l’inflation ». Conscient des réalités budgétaires – « avant d’être à l’AP-HP, j’ai dirigé l’Assurance maladie », rappelle-t-il -, il met en garde contre « la politique du coup de rabot » et l’ajustement annuel des tarifs hospitaliers « pour faire plus avec moins » alors que son budget est sur une « trajectoire de redressement ». « N’oublions pas les leçons du Covid et de la crise hospitalière qui s’est ensuivie », alerte-t-il.

Retards de dépistage, actes inutiles, arrêts de travail injustifiés…

« L’hôpital public reste le dernier rempart de l’accès aux soins. Ce n’est ni un luxe ni un acquis. Bien sûr, il doit devenir plus performant, mais pas en le fragilisant au moment où il commence à se redresser », plaide le haut fonctionnaire. Selon lui, « ce qui coûte le plus cher », ce sont « les retards de dépistage, les actes inutiles, les examens redondants, les arrêts de travail injustifiés ». Si l’on parvient à « mieux prévenir et mieux soigner », « les dépenses ainsi évitées seront sans commune mesure », veut-il croire.

Quant à réduire drastiquement l’aide médicale d’État, une réforme qu’appellent de leurs vœux les Républicains dont Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, « ce serait un contresens sanitaire et financier », estime Revel, allant dans le sens des huit anciens ministres de la Santé, de gauche et de droite, qui ont défendu l’AME il y a quelques jours. « Resserrer le panier de soins est une mauvaise idée et serait surtout un trompe-l’œil, car nos médecins continueront à soigner les patients, quoi qu’il arrive », affirme le directeur de l’AP-HP. Et la facture en incomberait aux hôpitaux.



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