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Brevet série pro 2024 : le corrigé de l’épreuve de français

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Trois heures pour plancher, une pause de quinze minutes entre les deux parties, les collégiens n’ont pas chômé ce lundi matin pour leur première épreuve du brevet, avant les maths cet après midi mais aussi l’histoire géo et sciences demain. Le texte de Jules Renard, « Une famille d’arbres », Histoires naturelles, 1894, a servi de support aux nombreuses questions de l’épreuve et de la dictée dont le corrigé est disponible ci-dessous.

Le sujet inverse le traitement traditionnel des deux parties grammaticales et de compréhension de l’œuvre, l’élève ne pouvait donc pas s’approprier le texte en passant par la réflexion sur la langue, mais les questions de compréhension et d’interprétation étaient abordables et progressives dans la difficulté. Le texte support est un texte poétique accessible : aucun terme de lexique ne paraissant devoir poser problème. Les questions de grammaire restent classiques, mais les questions de compréhension supposent de la sensibilité et une capacité à analyser finement le texte.

Corrigé brevet 2024 série pro / Grammaire et compétences linguistiques Compréhension et compétences d’interprétation

Compréhension et compétences d’interprétation

1. a) Ce texte raconte la rencontre d’un narrateur personnage, ou du « je » lyrique, avec une famille d’arbres. Ce poème est un hommage vibrant à la nature et en particulier à la flore qui entoure les hommes.

b) Le pronom « je » renvoie au poète, le pronom « ils », quant à lui, renvoie à la communauté des arbres.

 

2. Le narrateur se sent à la fois accueilli avec sympathie par les arbres, comme le souligne le verbe « se desserrent », les arbres tendant à lui faire une place. Les arbres lui donnent la possibilité de se « reposer », de se « rafraîchir » et sont donc des hôtes bienveillants et prévenants. Mais le narrateur insiste aussi sur la réserve de cet accueil : en effet, l’adjectif « impénétrables », le complément de manière « avec prudence », ainsi que les verbes « m’observent » et « se défient » montrent que les arbres se méfient et usent de précaution à l’encontre du narrateur.

3. Le texte repose sur une personnification des arbres. Ainsi, plusieurs expressions les présentent comme des personnes, ils sont dotés de comportements humains et en particulier, ils savent faire famille, se soucier les uns des autres, se protéger comme l’indiquent les termes « en famille », « sans jamais s’écarter » ou encore le complément circonstanciel de but « pour s’assurer qu’ils sont tous là » et la comparaison « comme des aveugles ». Ils savent aussi respecter leurs morts en les conservant auprès d’eux : « ils gardent les morts debout jusqu’à la chute en poussière ». Enfin, ils vivent en harmonie, et sont doués de la parole, ne se fâchant jamais entre eux puisque dans leurs familles on n’assiste à « aucune dispute » et qu’ils « ne murmurent que d’accord ».

 

4. Ce texte relève du genre poétique. Tout d’abord, il se présente sous forme de strophes, chacune de celles-ci étant séparée par un blanc typographique. Aussi, les retours à la ligne peuvent s’apparenter à des vers. En outre, certains vers riment comme les vers 16 et 17, « passent », « placent », termes qui sont presque homonymes. Les sons créent aussi un rythme poétique, une forme de musicalité, on pouvait relever, en particulier, l’assonance en [é] contenue dans les trois derniers vers. Ensuite, ce texte repose sur de nombreux procédés littéraires : la personnification qui jalonne l’extrait et dont nous venons de parler, la comparaison « comme des aveugles », l’anaphore de « Je sais », qui permet de donner du rythme au poème. Enfin, ce texte est lyrique, il montre en effet un narrateur qui s’exprime à la première personne et qui dévoile ses sentiments, en l’occurrence ici son amour pour la grande famille des arbres.

5. Le poète souhaite rejoindre ces arbres car ils vivent en harmonie et de façon solidaire, puisqu’ils « vivent en famille », sans « aucune dispute », « ne [murmurant] que d’accord », « s’[assurant] qu’ils sont tous là. ». Le narrateur semble de plus déçu par sa famille précédente, ce qu’il exprime au futur, sans émotion apparente, comme s’il avait tiré un trait sur son existence antérieure : « J’oublierai vite l’autre. » Il souhaite aussi rejoindre les arbres car il les trouve simples, peu exigeants, vite satisfaits par l’autre, ce que résument les trois derniers vers : pour complaire aux arbres, pour être [adopté] par eux, nul besoin de séduire, de trop en faire, il suffit d’être contemplatif, serein, peu volubile, ce qu’exprime la répétition par quatre fois du verbe « savoir ».

6. Le point commun principal entre le texte et l’image réside sans nul doute dans la personnification de l’arbre. En effet, l’image présente en son centre un arbre aux allures de visage humain : ses branches et ses feuilles constituant une figure. Ceci nous rappelle donc le poème proposé à l’étude et trouve un écho dans les expressions suivantes qui humanisent l’arbre : « Ils m’accueillent », « ils m’observent ». L’arbre représenté sur l’image paraît en outre paisible, le regard semble tendu vers l’horizon et peut faire référence au vers 16 : « Je sais déjà regarder les nuages qui passent » et aussi au vers 17 « Je sais presque me taire. ». Pour autant, texte et image diffèrent en ce que le poème évoque une « famille d’arbres », ainsi que le titre l’indique, mais aussi comme le rappellent l’emploi systématique du pronom « ils », les termes « famille », « les plus âgés », « les petits », « les morts », « entre eux ». Or, l’image présente un arbre solitaire, occupant le centre de l’image et laissant peu de place aux autres arbres. Certes autour et en arrière-plan on distingue d’autres végétaux mais ceux-ci ne sont pas personnifiés et ne paraissent donc pas former une famille solidaire comme celle que décrit le texte.

Un autre point important de différence entre le texte et l’image réside dans l’absence d’une présence humaine sur l’image. En effet, le texte laisse une place de choix au narrateur personnage, le terme « je » est répété fréquemment et ce poème nous raconte la rencontre de la voix poétique avec une famille d’arbres, élément qu’omet donc l’image. Cependant, cette différence était peut-être difficilement perceptible : la qualité de l’impression ne permettait pas de bien discerner les personnages dont il était question, ici. Mais on n’attendait qu’un point de similitude et un de différence et donc cela ne pouvait constituer une difficulté pour le candidat.

 

Grammaire et compétences linguistiques

1. a) La classe grammaticale ou nature de « impénétrables » est un adjectif.

b) Ce terme est formé par dérivation puisqu’il est composé d’un radical « pénétr », d’un préfixe privatif ou négatif « in » et d’un suffixe adjectival « ables ».

2. La terminaison de « vraie » s’explique par la classe grammaticale de ce mot qui est un adjectif. « Vraie » permet donc d’apporter des informations sur le nom « famille » et s’accorde donc avec lui, d’où le « e » puisque « famille » est un nom féminin.

3. Le temps verbal employé est le futur (le mode, que l’on n’attendait pas étant l’indicatif).

 

4. a) « Je pouvais me reposer, me rafraîchir, mais je devinais qu’ils m’observaient. » b) « Nous nous flattons de nos longues branches, pour nous assurer que nous sommes tous là, comme les aveugles. »

Sujet de français / série pro / brevet 2024 / Dictée

Rappel du texte de la dictée :

On notera au tableau le mot « saules »

Dictée :

Le chasseur d’images saute du lit de bon matin et ne part que si son esprit est net, son coeur pur, son corps léger comme un vêtement d’été. Il n’emporte point de provisions. Il boira l’air frais en route et reniflera les odeurs agréables. Il se contente d’ouvrir les yeux qui servent de filets dans lesquels les images s’emprisonnent d’elles-mêmes.

La première qu’il capture est celle du chemin. Il prend ensuite l’image de la rivière qui dort sous la caresse des saules. Puis il entre au bois.

D’après Jules Renard, Histoires naturelles, 1894

Corrigé français 2e partie : Travail d’écriture (rédaction)

Sujet d’imagination

Un sujet qui, comme à l’accoutumée, prend appui sur le texte de la première partie : il est en effet demandé aux candidats de raconter l’installation du poète dans la forêt.

L’intitulé de ce sujet est suffisamment vague pour laisser une certaine marge de liberté aux candidats quant au développement à suivre, seules étaient mentionnées l’installation et les nouvelles conditions de vie : il fallait donc que le développement suive un ordre chronologique, ce qui paraissait assez légitime.

 

On pouvait donc attendre :

-une introduction afin de définir le décor et la prise de décision du poète

-un développement composé de paragraphes qui montrait comment le narrateur s’installait au milieu des arbres puis comment il y vivait. Il était judicieux de ménager des passages de description, à la fois des lieux, pour conserver la cohérence avec le texte de départ, mais aussi des sentiments du narrateur. On pouvait dès lors imaginer une vie paisible, au milieu d’une nature accueillante et donc un poète heureux, épanoui enfin dans ce qu’il considère comme sa « vraie famille ». Seront valorisées les copies qui parviendront à transcrire la poésie du texte de départ et en particulier qui poursuivront la personnification des arbres à l’œuvre dans l’extrait proposé.

-une conclusion narrative

Bien entendu, les correcteurs évalueront la qualité de la langue : richesse du vocabulaire, respect de la ponctuation et de la conjugaison, respect de l’orthographe grammaticale et lexicale.

Sujet de réflexion

Un sujet traditionnel, prenant appui sur le texte de départ pour ce qui est du thème, à savoir un arbre et sa défense. Les consignes invitent le candidat à s’interroger sur l’importance de la conservation des arbres, c’est-à-dire sur les raisons qui nous poussent à préserver notre environnement et à respecter la nature : c’est une question que les élèves auront abordée, à de maintes reprises, au cours de leur scolarité au collège, dans le cadre des cours de SVT, de géographie, de technologie et de français. Aussi, la forme de la copie devait être une lettre officielle puisqu’adressée « au chef d’établissement ». Il fallait donc respecter les codes de ce genre littéraire à savoir : un lieu et une date à droite de la lettre, une apostrophe polie (« Monsieur le chef d’établissement »), un corps de texte laissant place à l’interlocuteur (« vous ») et au locuteur (« je »), une phrase permettant de prendre congé du destinataire de façon polie (« Vous remerciant par avance, Monsieur le principal, de l’intérêt que vous porterez à ma requête, je vous prie d’agréer mes plus sincères salutations »). On proscrira toute signature afin de conserver l’anonymat de la copie ce qui était bien précisé en entête de sujet.

 

On attendra du candidat qu’il sache organiser sa copie en parties clairement identifiées (retours à la ligne, alinéas) et qu’il s’appuie sur l’emploi de connecteurs logiques afin de structurer sa pensée. On pourra en particulier apprécier :

  • une ou deux phrases ménageant une introduction, afin d’évoquer le thème, la question posée par le sujet voire l’annonce du plan;
  • un développement construit en plusieurs paragraphes (un par argument / exemple) ;
  • une courte conclusion qui rappellera les grandes lignes du développement et pourra ouvrir sur un thème plus large.

En outre, le corps de la copie se composera d’au moins trois arguments afin de répondre à la question posée. Seront aussi appréciés les exemples précis tirés de la culture de l’élève.

Arguments possibles :

– les arbres sont des êtres vivants que nous devons respecter. On pouvait d’ailleurs ici faire appel à certains vers du texte de départ et en particulier à tous les termes personnifiant les arbres.

– les arbres ressentent la douleur. On pouvait par exemple rappeler le conte d’Andersen, « Le petit sapin » dans lequel un arbre retiré de sa forêt natale pour être décoré et placé dans une famille pleure et souffre de ce qu’il finit relégué dans un coin du grenier puis brûlé.

 

– cet arbre centenaire a une histoire, le couper revient à oublier cette histoire de l’établissement.

– l’arbre est source de vie. Nous lui devons notre oxygène, il nous est indispensable. On pouvait évoquer alors la déforestation en Amazonie et demander à ne pas perpétuer de telles horreurs.

– les constructions abîment notre environnement. Le béton ne peut être notre seul horizon. Un poème pouvait être convoqué, tombé il y a plusieurs années au brevet, « Arbres » de Jacques Prévert.

Comme pour le sujet d’imagination, les candidats seront évalués sur leur capacité à employer une langue riche, claire et non fautive. Seront valorisées les copies qui emploient des figures de style propres à la persuasion : comparaisons, questions oratoires, répétitions.

Consultez aussi :

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