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Brevet 2024 : le sujet complet de l’épreuve de français

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Le brevet (Diplôme National du Brevet 2024) démarre pour les 858 409 élèves en fin de troisième. Comme chaque année les épreuves commencent avec celle de français (épreuve en 2 parties avec une pause de 15 minutes entre les deux). Voici le sujet de français du brevet 2024 qui vient de se terminer à 10h30 (questions, dictée et rédaction). Et retrouvez aussi le corrigé du sujet de français déjà disponible ici.

Au menu cette année : un texte de Marc DUGAIN, romancier français contemporain, issu du roman qui l’a fait connaitre en 1999 : « La chambre des officiers ». Sur le thème de la première guerre mondiale et des « gueules cassées » ce texte est complété par une lithographie de Georges Conrad.

Un sujet traditionnel dans la forme, et aussi dans la thématique choisie. Le choix d’un texte romanesque faisant référence à la première guerre mondiale est tout à fait classique, ce genre étant l’un des objets d’étude du programme de la classe de troisième, et cette période étant abordée à la fois en français mais aussi en histoire. La partie grammaticale ne présente pas de difficulté particulière.

 

Sujet pour les candidats de Métropole et Antilles (Guadeloupe et Martinique) – Série Générale (769 176 candidats)

Date : lundi 1er juillet 2024 de 9h à 12h15

Notation : 100 points

Durée de l’épreuve : 3h (séparée en 2 parties avec 15min de pause)

Sujet brevet de français – 1re partie : Grammaire et compétences linguistiques/Compréhension et compétences d’interprétation

A. Texte littéraire de Marc Dugain, La chambre des officiers, 1999.

Adrien Fourier, le narrateur, et ses deux amis, Penanster et Weil, sont trois officiers gravement blessés au visage durant la Première Guerre mondiale. Ils sont soignés à l’hôpital du Val-de-Grâce. Un jour, ils y aperçoivent Marguerite, elle aussi victime d’une terrible blessure. Ils attendent depuis longtemps une occasion de lui parler.

 

Nos blessures ne pouvaient qu’effrayer cette femme qui se réfléchissait en nous, miroirs de son infortune, mais lorsque, après des jours d’attente et de guet, elle sortit et se trouva devant Penanster, elle ne se déroba point.

– Nous formons, lui expliqua-t-il, un club d’officiers qui compte à ce jour trois membres actifs et volontiers bienfaiteurs. Nous nous sommes aperçus qu’il y manquait une femme. Voulez-vous en faire partie ?

Pour toute réponse, elle nous adressa un sourire chaleureux, le sourire immaculés d’une bouche totalement épargnée, comme ses yeux et son front. Elle était comme un parterre de roses saccagé par le milieu. Elle avait été touchée au nez et aux pommettes et la déflagration lui avait également crevé les tympans car, comme Penanster poursuivait la conversation, elle continua de sourire, du sourire de ceux qui vivent dans un monde à part.

Penanster comprit alors qu’elle était sourde et ne pouvait que lire sur les lèvres. Lui seul avait une bouche intacte, où les mots prenaient forme. Je compris aussitôt que ni Weil ni moi ne pourrions jamais nous entretenir avec elle, les mouvements de nos lèvres étaient devenus sans signification car le son des mots reconstitués tels que nous les formions ne parviendrait jamais à son oreille.

 

Dans le langage qui commençait à s’instituer entre elle et Penanster, notre ami s’étonna de sa présence parmi nous. D’une voix à la douceur tiède qui faisait paraître encore plus injuste sa blessure, elle nous conta alors son histoire. Ébahis, appuyés les uns sur les autres, nous l’écoutions, intimidés par cette grande femme au charisme inaltéré.

Vers la fin de 1915, on manquait d’infirmières. Marguerite s’était portée volontaire. Elle était à cette époque aussi belle qu’inutile. Son père était un orfèvre fortuné, et elle ne manquait pas de prétendants, tous réformés ou embusqués. Elle rêvait de s’éprendre d’un homme courageux. Elle fut affectée d’abord dans un hôpital de l’arrière, où sa beauté créa un tel trouble chez les convalescents aussi bien que chez les médecins que la situation devint insupportable. Sans imaginer probablement ce que serait la réalité, elle persuada un officier auquel elle s’était refusée de l’envoyer dans une antenne de secours à l’avant.

B. Illustration

Georges Conrad, Les Gueules cassées, affiche de l’Union des blessés de la face, lithographie.

Les Gueules Cassées – Union des blessés de la face. Sujet du brevet 2024 – français.

I. Compréhension et compétences d’interprétation (32 points)

1. Qui sont les différents personnages de ce texte ? (2 points)

2. Qu’ont-ils en commun ? Deux éléments de réponse sont attendus. (2 points)

 

3. Lignes 7 à 22 : Peut-on dire dans ce passage que tous les personnages arrivent à communiquer facilement ensemble ? Justifiez votre réponse en citant des passages précis du texte. (4 points)

4. Lignes 23 à 30 : Pour quelles raisons Marguerite souhaitait-elle s’engager comme infirmière de guerre ? Deux éléments de réponse justifiés par des citations du texte sont attendus. (5 points)

5. a) « Elle était comme un parterre de roses saccagé par le milieu. » (lignes 8 à 9) Quelle figure de style pouvez-vous identifier dans cette phrase ? Pourquoi est-elle particulièrement adaptée pour décrire le visage de Marguerite ? Un élément de réponse et une citation sont attendus. (3 points)

b) Complétez ce portrait physique de Marguerite par son portrait moral en identifiant deux traits de caractère du personnage. Vous justifierez chaque trait de caractère en vous appuyant sur le texte. (4 points)

 

6. Quelles réflexions sur la Grande Guerre peut inspirer l’expérience des personnages ? Deux éléments de réponse, chacun justifié par des citations du texte, sont attendus. (6 points)

7. Image. Cette affiche vous paraît-elle être une bonne illustration du texte ? Vous développerez votre réponse en vous appuyant sur deux arguments. Chaque argument doit être justifié en vous référant au texte et à l’image. (6 points)

II. Grammaire et compétences linguistiques (18 points)

8. « Nous formons, lui expliqua-t-il, un club d’officiers qui compte à ce jour trois membres actifs et volontiers bienfaiteurs. » (lignes 4 à 5). Relevez les expansions du nom « club » et indiquez la classe grammaticale de chacune d’elle. (2 points)

9. « Je compris aussitôt que ni Weil ni moi ne pourrions jamais nous entretenir avec elle » (lignes 14 à 15).

 

a) Recopiez cette phrase puis mettez la proposition subordonnée entre crochets et entourez le mot subordonnant. (1 point)

b) Précisez la fonction grammaticale de cette proposition subordonnée et mentionnez au moins une manipulation que vous avez utilisée pour trouver la réponse. (2 points)

10. « la situation devint insupportable » (ligne 28).

a) Identifiez et nommez les trois éléments qui composent le mot souligné. (1,5 point)

b) Expliquez le sens de ce mot puis trouvez-en un synonyme. (1,5 point)

 

11. Réécrivez le passage suivant en remplaçant « Marguerite » par « Elles ». (10 points)

« Marguerite s’était portée volontaire. Elle était à cette époque aussi belle qu’inutile. Son père était un orfèvre fortuné, et elle ne manquait pas de prétendants, tous réformés ou embusqués. Elle rêvait de s’éprendre d’un homme courageux. »

Le sujet/texte et questions officiel au format PDF disponible ic

Sujet brevet de français – 1re partie : la dictée

Lors de la dictée, on procédera successivement :

1. à une lecture préalable, lente et bien articulée du texte entier ;

2. à la dictée effective du texte, en précisant la ponctuation et en marquant nettement les liaisons ;

3. à la relecture, sans préciser cette fois-ci la ponctuation mais en marquant toujours les liaisons.

 

On demandera aux candidats d’écrire une ligne sur deux.

Avant de commencer la dictée, on inscrira au tableau de manière lisible :

  • Penanster
  • Marc Dugain, La chambre des officiers, 1999.

Dictée :

Marguerite devint naturellement le centre de nos préoccupations. Pour lui parler, nous nous adressions d’abord à Penanster, qui lui répétait nos propos par une lente décomposition des syllabes. Comme souvent chez ceux qui sont atteints de surdité, elle redoutait de parler trop fort, et nous ne nous lassions pas de cette voix douce qui contrastait singulièrement avec nos grognements. Elle s’intégra très rapidement à notre clan, même si nos rencontres quotidiennes étaient toujours de courte durée.

Elle n’avait pas informé de son état les membres de sa famille. Elle ne leur écrivait pas. Ils finirent par retrouver sa trace, mais elle refusa de se montrer. Penanster fut dépêché au-devant d’eux pour leur signifier le refus de Marguerite de les recevoir.

Marc Dugain, La chambre des officiers, 1999.

Sujet brevet de français – 2e partie : Travail d’écriture (rédaction)

Les candidats doivent composer, pour cette partie « Rédaction », sur une copie distincte.

 

Vous traiterez à votre choix l’un des sujets suivants :

Sujet d’imagination

Sujet d’imagination Imaginez la suite du récit de Marguerite (lignes 23 à 30), du point de vue de la jeune femme, en utilisant la première personne et en terminant par l’accident qui a causé ses blessures. Vous mêlerez narration et description.

Vous commencerez ainsi :

« Me voilà désormais sur le front. Je ne ressentais pas la peur, je n’en avais pas le temps. »

Sujet de réflexion

Adrien et ses deux amis écoutent Marguerite raconter son histoire. Que peuvent apporter les récits de vie, réels ou fictifs, à celles et ceux qui les découvrent ?

Vous présenterez votre réflexion dans un développement argumenté et organisé. Vous illustrerez votre propos à l’aide d’exemples issus de vos lectures et de votre culture artistique personnelle (cinéma, peinture, bande dessinée…).

 

Sujet officiel de la rédaction au format PDF ici

Le corrigé de l’épreuve de français du brevet 2024

Le sujet de français du brevet 2024 pour la série pro

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