Dans un coin de la pièce, Golali Karimi lit ses notes, concentrée. Du haut de ses 23 ans, l’Afghane a déjà réalisé des centaines d’interviews. Elle connaît la mécanique par cœur. Pourtant, chaque nouvel entretien a la saveur d’une première fois. Parce qu’elle a failli ne plus y goûter. Depuis le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, en 2021, la jeune journaliste a vu sa carrière se briser. À Begum TV, Golali renoue avec sa passion… et « l’espoir », confesse-t-elle, le regard intense cerclé de khôl noir.
Installée dans des locaux du XVIIIe arrondissement mis à disposition par la mairie de Paris, la petite chaîne de télévision rêve en grand. Depuis le 8 mars dernier (Journée internationale des droits de la femme), elle diffuse dans tout l’Afghanistan ses programmes éducatifs et divertissants à destination des femmes. Les talibans les ont privées de collège, de lycée et d’université. « Ça ne suffit pas de s’indigner de la situation. Il faut agir, prendre des risques », clame Hamida Aman.
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