Bassem Maatar : il n’y a pas eu d’élections dans 26 circonscriptions

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Le président de l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (Atide), Bassem Maatar, a considéré que le taux de participation aux élections locales organisées le 24 décembre 2023 était faible. Il a assimilé la chose à la même situation observée lors des élections législatives.

Invité le 26 décembre 2023 à « Ahla Sbeh » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Bassem Maatar a considéré que le taux de participation aux élections locales était l’un des plus faibles jamais enregistrés à l’échelle mondiale. Il a considéré que la participation de seulement un million d’électeurs sur les neuf enregistrés résultait de l’introduction tardive de plusieurs changements au niveau des textes de loi relatifs aux élections, mais sans la promulgation des textes organisant les conseils locaux.

« Nous étions présents dans 24 instances régionales et 240 circonscriptions électorales… Le taux, selon le vice-président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), est égal à 11,86%… Nous avons réalisé des missions d’observation sur treize élections consécutives… Nous sommes en faveur du changement. Néanmoins, ceci doit avoir lieu à la suite d’un dialogue et d’une consultation… On peut consulter la société civile qui est dotée d’une grande expérience en matière électorale et constitutionnelle… Atide n’a pas été consultée par l’Isie Plusieurs autres associations connues pour leur rôle en matière électorale ont eu droit au même traitement », a-t-il critiqué.

Bassem Maatar a assuré que les élections locales n’ont pas eu lieu au niveau de 26 circonscriptions électorales en raison de l’absence de candidats dont sept circonscriptions électorales relevant de la délégation de Tunis Médina. Il s’agit des localités de Sidi Ali Azouz, La Médina, Sidi Boumendil, El SabaghineBab Bnet, El Assouak et El Zraria. Pour ce qui est de la délégation de Bab Souika, sur les onze localités six n’ont pas eu de candidats. Il s’agit de Bab Sidi AbdessalemZaouiet El BakriaBab Souika, Sidi DjebeliBeb El Assel et Hamma El Remimi. Le même phénomène peut être observé au niveau de la localité d’El Sebkha de la délégation de Jebel Jelloud ou de la localité de Taieb El M’hiri de la délégation de Bab Bhar.

Pour ce qui est de Tunis 2, il n’y a pas eu de candidats à la localité de La Goulette Casino de la délégation de La Goulette ou à la localité de Sidi Amor de la délégation d’El Kram. Au niveau du gouvernorat de Médenine, il n’y a pas eu de candidat au niveau de la localité de Cité El Bassatine de la délégation de Zarzis. Quant au gouvernorat de Tataouine, il n’y a pas eu de candidats à la localité de Remada de la délégation du même nom.

Bassem Maatar a considéré que l’absence d’une loi organisant les conseils locaux était problématique. Reprenant l’exemple du gouvernorat de Tunis. Il a estimé qu’un texte aurait pu apporter plus de précision quant au cas d’absence de représentant d’une grande partie des localités. Pour ce qui est du faible taux de participation, Bassem Maatar a considéré qu’il s’agissait d’une conséquence du faible nombre de candidatures. Il a, aussi, évoqué qu’un deuxième tour pourrait avoir lieu au niveau de 54% des circonscriptions électorales.

« 26 circonscriptions n’ont pas enregistré de candidatures. Il y a eu un seul candidat pour 218 circonscriptions… Ce chiffre représente près de 10% du total… 763 circonscriptions ont enregistré deux candidatures… 1.148 ont enregistré plus de trois candidatures… Ainsi, dans certaines localités, il n’y pas eu de campagnes électorales… Les 21 jours de campagne étaient fades… Le plafond du financement public de la campagne était faible… Il est limité à 1.000 dinars pour une circonscription de moins de 2.000 habitants… Divisée par 21 jours, cette somme ne couvre même pas les frais de transport… Il y a un problème au niveau de la relation avec les médias », a-t-il ajouté.

Concernant la typologie des candidatures, Bassem Maatar a indiqué que 1.593 candidats étaient âgés de moins de 35 ans. La tranche des 35-60 ans compte 4.898 candidatures. Les plus de 60 ans représentent 714 candidatures. Pour ce qui est des électeurs, les femmes représentent seulement 32% des voix exprimées. Bassem Maatar a indiqué que l’Isie avait promis de publier les profils et les CV des candidats après l’annonce de la liste des candidats retenus, mais que ceci n’a pas eu lieu. Il a indiqué que les plus hauts taux de participation ont été enregistrés à Kasserine et à Sidi Bouzid. Contrairement à cela, au niveau du Grand Tunis et de la capitale, certaines circonscriptions ont enregistré de faibles taux ne dépassant pas les 7% ou les 6%.

Bassem Maatar a considéré que la diabolisation de la démocratie et des élections tenues dans le passé ont eu un impact sur le taux de participation. Il a, aussi, évoqué la question de l’absence de changement après chaque élection.

Bassem Maatar a révélé qu’Atide avait utilisé lors des élections locales une application afin de collecter les données. Il a indiqué que celles-ci seront consultables dans les semaines à venir. Elles seront publiées sur une plateforme contenant les informations et les rapports relatifs à la gouvernance, aux élections ou encore au système politique en Tunisie. Cette plateforme aura pour rôle de sensibiliser les citoyens.

Bassem Maatar a assuré que la société civile avait milité durant la dernière décennie afin de barrer la route à certaines décisions. Il a, également, expliqué qu’Atide ne bénéficiait pas de financements douteux. Il a assuré que les individus ayant participé à la mission d’observation menée par l’association étaient des volontaires. Le président d’Atide a indiqué que le gouvernement tunisien bénéficiait lui aussi d’un financement étranger de la part des bailleurs finançant les associations. Douter de l’origine des fonds octroyés à la société civile équivaut à douter des fonds dont bénéficiait le gouvernement. Il a, aussi, indiqué qu’Atide avait soumis à la Cour des comptes un rapport signalant des dépassements et des infractions électorales commises dans le passé.

S.G

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