Avec « Hit Me Hard and Soft », Billie Eilish gagnée par la tendresse romantique

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Les pop stars voleraient-elles en escadrille ? Quelques semaines après le manifeste country de Beyoncé (Cowboy Carter), les danses estivales de Dua Lipa (Radical Optimism), le nouvel album (The Tortured Poets Department) de Taylor Swift et les pluies de paillettes de sa tournée, une autre icône de millennials, Billie Eilish, crée l’événement. Sans qu’aucun single ne l’ait précédé, son troisième album, Hit Me Hard and Soft, sort vendredi 17 mai, quelques jours après l’annonce d’une nouvelle tournée qui débutera, en septembre, au Canada et aux Etats-Unis, avant de passer par Paris, à l’Accor Arena, les 10 et 11 juin 2025.

Cette Californienne a beau n’avoir que 22 ans, ventes par millions et streams par milliards ont transformé en phénomène générationnel une carrière débutée dans la seconde moitié des années 2010. Au rythme d’une pop macabre et obsédante, des premiers titres, Ocean Eyes (2016), Bellyache (2017) et un premier album, When We All Fall Asleep, Where Do We Go ? (2019), l’imposaient en héroïne de l’anxiété adolescente, capable de faire danser sur ses complexes, troubles mentaux et vertiges autodestructeurs.

En 2021 s’ajoutaient à ces angoisses celles du vedettariat et de la violence intrusive des réseaux sociaux, dont les thématiques s’invitaient au cœur de Happier Than Ever, son deuxième album, plus marqué par des influences jazz. Bardée de records de précocité et de récompenses, dont 9 Grammys et deux Oscars (pour les chansons originales No Time to Die, au générique du dernier James Bond, Mourir peut attendre (2020), et What Was I Made For ?, la ballade crève-cœur du film Barbie (2023), Eilish est de retour.

Appétit vital

Si on en croit la pochette, sur laquelle la chanteuse, tout de noir vêtue, semble se noyer dans les abysses, la sortie de l’adolescence n’a pas beaucoup allégé son mal-être. En introduction de l’album, Skinny cumule des thèmes connus : amertume de l’échec amoureux, dépression, « body shaming » (« People say I look happy/Just because I got skinny », « les gens disent que je suis heureuse, juste parce que j’ai maigri »), pression du succès (« And the Internet is hungry for the meanest kind of funny », « Et Internet est avide de l’humour le plus cruel »). Enveloppée de gracieux arpèges de guitare, accompagnant un chant entre murmures et expressivité soul, la chanson apparaît pourtant moins comme un cri anxiogène que comme un retour dans un cocon familier.

Billie Eilish pourrait s’y complaire, mais elle s’en échappe dès le deuxième titre, Lunch, célébrant l’érotisme gourmand d’une relation saphique. Portée par les beats joyeux de la dance music et une guitare saccadée, la chanteuse parle d’une copine dont elle ferait bien son « quatre-heures ». Cet appétit vital, cette luminosité guidée par une basse sensuelle se prolongent dans Chihiro, puis en mode plus mélancolique, dans Birds of a Feather, tournicotant dans des sphères pop, éloignées des sombres grincements des premiers tubes.

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