Aux Rencontres d’Arles, Mustapha Azeroual à la poursuite du rayon vert

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Assister à un coucher de soleil : voilà une expérience des plus banales et pourtant des plus magiques qui soient. Qui n’a jamais admiré ces instants où insensiblement, d’une seconde à l’autre, le noir gagne sur le rose, le soleil coule derrière l’horizon et la nuit recouvre le monde ? Mustapha Azeroual, à Arles cet été, invite à vivre un petit miracle du même ordre, en s’abritant dans une « oasis » contemplative nichée au cœur de l’agitation festivalière. Au cloître Saint-Trophime, le lauréat du prix BMW Art Makers 2024 (remporté en duo avec la curatrice Marjolaine Lévy) installe deux immenses panoptiques de 4,40 mètres de long sur 2 mètres de haut, qui immergent le spectateur dans des dégradés de couleurs vibrantes et miroitantes. Un inventaire des couleurs du ciel récoltées au-dessus de différentes mers du monde : en Arctique, en Méditerranée, dans les Caraïbes…

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Face à ce spectacle, aucun visiteur ne verra exactement la même chose : les images sont imprimées selon un procédé lenticulaire, souvent utilisé dans les publicités. Chaque point de l’image est une lentille contenant vingt-quatre couleurs, qui se révèlent selon l’angle de vue, inventant en permanence un nouveau ciel. « C’est un dispositif qui intègre le mouvement, et qui permet ainsi de recréer l’expérience de la perception des couleurs, explique l’artiste. Car on voit tous les couleurs de façon différente. »

Avec The Green Ray (« le rayon vert »), titre de cette œuvre hypnotique, Mustapha Azeroual marie ainsi démarche conceptuelle et expérience sensible, abstraction et émotion. Autant d’aspects inhérents au travail de cet artiste singulier, qui aime à construire des images complexes, qui s’éloignent voire qui rompent avec l’idée de la simple représentation du monde à laquelle est souvent cantonnée la photographie. « La photographie m’intéresse moins comme image que comme langage », résume-t-il dans son atelier au calme absolu, installé dans le cœur de la ville, à Tours.

Expériences physiques

Chacun de ses projets lui a ainsi permis de prendre à bras-le-corps une question théorique propre à la photographie. La série Echo creusait la représentation de la lumière, par définition invisible. Ellios étudiait le rôle du soleil. Phenomenon interrogeait le support des images. Et Radiance (dont The Green Ray est une suite) se penchait sur la façon de capter les variations de la couleur – en sachant que l’appareil photo ne peut « voir » comme un œil. « Je pars toujours d’une idée, et la forme vient ensuite, indique l’artiste, qui s’attache à créer des œuvres qui sont autant d’expériences physiques. On peut aborder cette œuvre de façon théorique, mais aussi de façon purement esthétique – c’est beau et ça fait du bien ! »

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