Au Venezuela, le président Nicolas Maduro joue la peur

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Nicolas Maduro ne mâche pas ses mots ni ses menaces. « Je vais les mettre tous dans des prisons de haute sécurité pour qu’ils payent leur crime, tous ! », lance, jeudi 1er août, le président vénézuélien, dont la réélection, le 28 juillet, est jugée frauduleuse par l’opposition. La foule réunie devant le palais présidentiel applaudit. « Nous en avons capturé 1 200. Nous allons en capturer 1 000 de plus », rugit M. Maduro. Partout dans le pays, des manifestations spontanées et des violences sporadiques ont suivi la proclamation de sa victoire.

Dix-neuf manifestants – et un soldat de la garde nationale – ont été tués, selon l’organisation de défense des droits humains Provea. Leurs familles n’ont pas eu droit aux condoléances du président qui, en revanche, promet de punir les « criminels qui ont détruit des hôpitaux, des stations de bus, des postes de police, des bureaux du Parti socialiste ». Et 27 statues de l’ex-président Hugo Chavez (1999-2013).

Nicolas Maduro ne quitte plus le petit écran. Depuis cinq jours, le chef de l’Etat multiplie allocutions et discours qui sont tous retransmis en direct. Devant ses ministres, devant la foule, devant la presse, il fustige l’opposition étiquetée de putschiste, de fasciste, de criminelle, voire de « nazie ».

Permettre des dénonciations anonymes

La cheffe de l’opposition, Maria Corina Machado, ayant appelé les Vénézuéliens à descendre dans la rue samedi 3 août en milieu de matinée « pour défendre pacifiquement leur vote », le chef de l’Etat a enjoint à ses compatriotes de ne pas se laisser manipuler. Il les a avertis que la police avait intercepté des communications faisant état d’un un attentat en préparation. Les partisans du président défileront eux aussi dans la capitale en début d’après-midi.

« J’aimerais aller à la manif de l’opposition mais j’ai peur », soupire Ariadna, qui donne des cours de danse. Elle vit dans un quartier modeste « où il y a encore des chavistes qui votent pour Nicolas Maduro » et préfère ne pas donner son nom de famille.

« Dénoncez les criminels ! » L’ordre est de M. Maduro qui, du balcon présidentiel, appelait vendredi ses compatriotes à faire usage de l’application VenApp. Lancée en 2022 pour améliorer la prestation de services publics – notamment d’eau et d’électricité –, VenApp a été reprogrammée pour permettre les dénonciations anonymes contre « les ennemis du peuple ». Vendredi soir, à l’occasion d’une conférence de presse, le président affirmait avoir reçu plus de 5 000 dénonciations.

Des inculpations pour terrorisme

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